J’ai « rencontré » Kristian Schuller pour la première fois il y a longtemps, lors d’une première saison de l’émission Germany’s Next Top Model. Il s’est imposé comme le photographe qui a vraiment poussé les futures modèles dans leurs retranchements.
Avançons un peu et nos chemins ont continué à se croiser sur la scène photographique berlinoise, en particulier lors des grands salons de photographie où tout le monde se mélange. Un jour, nous avons commencé à discuter et avons décidé de rester en contact.
L’année dernière, j’ai eu le plaisir de travailler directement avec lui, et avec ses prochaines expositions à Graz et Coburg, c’était le moment idéal pour se retrouver et discuter des nouveautés.
Nadine Dinter : Votre emploi du temps est essentiellement non-stop. Berlin, New York, L.A., séances photos, émissions TV, vernissages d’expositions… Qu’y avait-il au « menu » cette semaine ?
Kristian Schuller : Je viens d’envoyer les dernières images pour notre exposition à Graz, je finalisé un concept pour un client à Atlanta et je réfléchis à des idées pour un éditorial à New York la semaine prochaine.
Votre travail sera bientôt exposé à Graz, en Autriche. Qu’avez-vous en réserve et à quoi peuvent s’attendre les visiteurs ?
KSCH : Nous venons d’avoir notre magnifique vernissage de l’exposition actuelle « Dream Worlds » avec Jaeger Art en collaboration avec la Stahlberg Collection à Coburg. Désormais, toute notre attention se porte sur la présentation à Graz. Ce projet est la chose la plus folle que j’ai jamais faite en termes d’expositions. La taille des images et les dimensions énormes de la salle ont un effet incroyable. Nous travaillons avec des caissons lumineux mesurant 2m x 3m et 3m x 4,5m. Des œuvres des 15 dernières années sont exposées, avec un focus sur les mises en scène de mode et les portraits. Christian Jungwirth, l’initiateur de ce projet, nous a lancé un grand défi.
Anton’s Berlin est le titre de votre dernier livre, publié en 2020. Il est désormais prêt à être réédité dans une version mise à jour. Quelles mises à jour ont été effectuées et pourquoi ?
KSCH : Anton’s Berlin est mon dernier livre. L’exposition de Graz nous a inspiré à réviser et à rééditer complètement mon livre précédent, Contes pour Oskar. Il sera publié aux éditions Brandstätter à Vienne dans quelques jours.
Dans Anton’s Berlin, vous incarnez des personnalités de la vie nocturne berlinoise. En quoi ces portraits vous ont-ils interpellé ou ont-ils nécessité une approche différente par rapport à vos portraits de célébrités typiques ?
KSCH : Je n’y réfléchis pas trop : j’aborde chaque sujet directement, j’explique mon idée, je suis amical et optimiste. Que la personne soit célèbre ou non n’a pas d’importance à ce moment-là, ils s’attendent à ce que je m’engage avec eux sur un pied d’égalité. C’est la beauté du moment intime d’une séance photo : on oublie tout le reste.
Comment préparez-vous vos séances photos ? Est-ce que vous et Peggy, votre partenaire créative, styliste et épouse, vous asseyez ensemble pour réfléchir et discuter d’idées, puis proposer un concept ?
KSCH : Exactement ! Nous réfléchissons soigneusement à ce que nous voulons réaliser, à la manière dont nous devons le faire et à l’histoire que nous voulons raconter. Une bonne préparation permet à tous les membres de l’équipe de faire de leur mieux sur le plateau, me donnant la liberté d’explorer le thème de manière ludique avec mon sujet.
Avez-vous déjà eu une séance photo qui semblait facile au départ mais qui s’est avérée difficile, où il vous suffisait de vous attacher et de la mener à bien ?
KSCH : Oui, je connais ces situations : vous vous préparez pour ce qui semble être une belle promenade, mais après trois heures de coiffure et de maquillage, elle sort et vous réalisez soudain que vous avez un problème ! Et quand il y a devant vous une star pressée par le temps, et qu’un magazine attend de vous 14 pages et une couverture, c’est là que commencent la danse des claquettes!
Vous êtes un invité et contributeur régulier de l’émission d’Heidi Klum, Germany’s Next Top Model. Quel défi et séance photo préférez-vous ? Avez-vous remarqué des changements dans la qualité et l’engagement des modèles au fil des années ?
KSCH : Nous avons réalisé des tournages passionnants : avec des éléphants à Los Angeles, l’installation d’un immense échafaudage sur la plage du Cap et l’utilisation de parachutes dans le désert… Lorsque vous apportez du contenu fort et que les jeunes mannequins ressentent l’enthousiasme, la motivation n’est pas un problème. Au fil des années, le rêve de devenir une star des réseaux sociaux est devenu plus important. Au début, les podiums du monde entier étaient leur objectif ultime.
Quelle est la prochaine étape pour vous après Graz et la réédition de votre livre ?
KSCH : Nous nous concentrons sur le prochain livre, dont la publication est prévue en 2025, ainsi que sur deux autres projets d’exposition. A part ça, c’est la folie habituelle.
Quel conseil donneriez-vous aux futurs photographes de mode ?
KSCH : Ne vous découragez pas, n’abandonnez jamais et ne lâchez pas vos rêves !
RÉSERVEZ LES DATES
23 mai – 31 août 2024
Messe Congress Graz • Hall A • Entrée Fröhlichgasse
et
KRISTIAN SCHULLER
TRAUMWELTEN
présenté par Sammlung Stahlberg et JAEGER ART
jusqu’au 14 juin 2024
au Projektraum Münzmeisterhaus
Ketschengasse 7, 96450 Cobourg
A propos des livres :
Kristian Schuller, Contes pour Oskar, aux éditions Brandstätter Verlag, date de parution : 20 mai 2024, version révisée avec photographies inédites, ISBN : 978-3-7106-0837-7, format : 24 x 30 cm, 208 pages, prix : 40 ,00 EUR
Kristian Schuller, Anton´s Berlin, édité par Nadine Barth, Textes par Ingeborg Harms, Conception graphique : Katharina Sörgel, Anglais 2020, 208 pages, 150 ills., Relié, taille : 305 mm x 261 mm, ISBN : 978-3- 7757-4671-7, prix : 48,00 EUR
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et le compte IG de l’artiste @kristianschuller
