L’exposition s’intitule « La Beauté des Lignes, chefs-d’œuvre de la collection Gilman & Gonzalez-Falla ». Elle est présentée à la Propriété Caillebotte, un lieu étonnant et sublime dans lequel a vécu le peintre Gustave Caillebotte et sa famille.
Cette exposition de photographies est issue de la collection privée d’un couple de collectionneurs américains, Sondra Gilman et Celso Gonzalez-Falla, initiée dans les années 1970.
C est l une des plus belles collections privées au monde constituée de plus de 1500 tirages, presqu’exclusivement originaux, des plus importants photographes des 20 et 21ème siècles. – Jean-Jacques Naudet
Une collection de photos unique au monde
« La beauté des lignes » présente une sélection de 126 chefs-d’oeuvre de l’histoire de la photographie issus de la collection exceptionnelle de Sondra Gilman et Celso Gonzalez-Falla. Ce couple américain, qui vit principalement à New York et aussi amoureux de la France où il séjourne de longues périodes, est mû par une passion commune, la photographie, depuis la découverte des oeuvres de Eugène Atget notamment.
Composée de plus de 1500 photographies (presque toutes originales), la collection honore de nombreux illustres photographes des XXe et XXIe siècles.
Dans les années 70, le couple commence l’acquisition de photographies. Aujourd’hui, cette collection particulière américaine figure parmi les plus importantes au monde et après avoir été présentée en Suisse, au musée de Lausanne sous le commissariat de Tatyana Franck, directrice du Musée de l’Elysée et Pauline Martin, conservatrice, l’exposition est présentée à Yerres, à la Propriété Caillebotte, du 15 septembre au 2 décembre 2018.
Les français Henri Cartier Bresson et Robert Doisneau, les allemands Ilse Bing et Karl Blossfeldt, le japonais Hiroshi Sugimoto, la néerlandaise Rineke Dijkstra, côtoient Eugène Atget (la première acquisition réalisée par Sondra Gilman) mais aussi les plus grands noms américains tels que Bérénice Abbott, Man Ray, Edward Weston, Robert Frank, Aaron Siskind, Ray K.Metzker, Harry Callahan, ou encore Nan Goldin, Walker Evans, Robert Adams et Lewis Baltz.
La plupart des photographies, qui ornent les murs de la résidence principale new-yorkaise des collectionneurs, fait partie intégrante de leur vie quotidienne.
Le lien entretenu entre Sondra Gilman, Celso Gonzalez- Falla et leurs photographies est donc très personnel. Ils achètent par goût, par coup de coeur, sans intermédiaire ni conseiller, sans se soucier non plus de la côte du photographe sur le marché. Seule leur envie les guide. Et de cette envie naît un lien d’intimité exceptionnel avec cette collection.
Quand la ligne devient chef d’oeuvre
Les photographes, au cours de l’histoire, ont oscillé entre deux tendances : l’illusion mimétique de la réalité, ou la mise en valeur des qualités plastiques de l’image. Qu’il s’agisse de « lignes instantanées » (selon les dires d’Henri Cartier Bresson), de lignes rationnelles, ou de lignes courbes (le corps humain notamment), la ligne peut réinventer le réel jusqu’à l’abstraction. Avec «La Beauté des Lignes», l’exposition explore la force de la ligne photographique.
Le spectateur est invité à appréhender les différentes articulations de chaque photographie, et donc leurs différents types de lignes.
La richesse de la collection propose de flâner au cours de l’histoire de la photographie pour considérer la force visuelle des images à travers les époques. Le but est de confronter des chefs d’oeuvre sur des bases formelles, pour percevoir que les résonnances dépassent souvent les distances temporelles et géographiques.
La ligne photographique est puissante et multiple, l’exposition «La Beauté des lignes» est donc divisée en plusieurs sections.
Lignes Droites
De la ligne contrôlée à la ligne « spontanée »
Pour documenter le réel, la verticalité et le parallélisme parfait des lignes figurent comme une évidence pour de nombreux photographes, tels que les américains Robert Adams et Lewis Baltz. Cette section de l’exposition invite à considérer l’importance des lignes de force, qu’elles soient, ou non, strictement parallèles. À l’opposé de l’image romantique, la ligne droite peut évoquer une certaine froidure, une nature domestiquée par la main humaine.
En revanche, chez les reporters ou les photographes humanistes par exemple, la rectitude de la ligne souvent s’assouplit. Certaines lignes verticales peuvent structurer la composition sans être centrées ou parallèles au cadre.
Lignes Courbes
Nature des corps et de la ligne
Pour les artistes amoureux des courbes, la nature, le corps humain ou encore la flore en offrent de nombreuses. L’américain Edward Weston et l’allemand Karl Blossfeldt ont été les premiers à se diriger dans cette voie, mais aussi Bérénice Abbott, Léon Levinstein, Robert Mapplethorpe, Bill Brandt et André Kertész, qui ont démontré que la courbe dessine tous les corps, masculins et féminins, photographiés dans leur entier ou en détail. Libérés des imitations de la peinture réalisées jusqu’alors par les pictorialistes, ces artistes prouvent à partir des années 1920 que la photographie est un art à part entière.
Abstractions
La ligne à l’état pur
La partie abstractions réunit des photographies dont la référence au réel se perd, laissant envisager d’abord les lignes d’abstraction de l’image. Tenter de voir la ligne, c’est percevoir une abstraction du réel que l’image a immortalisé. Il s’agit ici de considérer la photographie avant de voir l’objet représenté. Afin de masquer le réel, les artistes prônant l’abstraction, tels que les américains Aaron Siskind, Ray K.Metzker et Harry Callahan, dissimulent le réel pour ne mettre en avant que la force visuelle de l’image.
« La Beauté des Lignes. Collection Gilman et Gonzalez-Falla »
15 septembre – 2 décembre 2018
Propriété Caillebotte
8 rue de Concy, 91330 Yerres
Tel. 01 80 37 20 61