Votre premier souvenir photographique, la première émotion.
Au début de l’année 1970, j’ai découvert l’œuvre de Diane Arbus à la bibliothèque de l’école des beaux-arts. Pour moi ce fut une véritable révélation. A ce moment-là, cela faisait cinq ans que j’étudiais la photographie. J’avais une bonne maîtrise du fonctionnement technique du médium. Mais je n’avais encore aucune idée de ce que la photographie signifiait. De son pouvoir pour empêcher le monde de tourner suffisamment longtemps pour révéler la nature extrêmement complexe du chemin sur lequel nous nous trouvons d’un moment à un autre. Avant cette révélation à la bibliothèque, je ne savais pas comment fonctionnait la photographie. Et tout de suite après cette immersion magique dans l’œuvre de Arbus, j’ai compris combien la grande photographie était quelque chose de sérieux.
Le ou la photographe qui a suscité votre passion.
J’ai été profondément impressionné par le style scientifique brut de son travail et le récit exubérant de son thème, le tout parfaitement équilibré dans un format carré. La profondeur de la qualité de son travail réside dans le puissant caractère binaire et l’extraordinaire densité de sa réalisation. Je savais que je devais remplacer mon Spotmatic par un Hasselblad dès que j’en avais les moyens. Pour moi, Diane était l’une des plus grandes vraies artistes du 20e siècle.
Votre première photographie.
Ma première photo, je l’ai prise en 1959 avec l’horrible Box Brownie. C’est un portrait flou de mon père et de ma sœur en train de jouer au ping-pong au Surfers Paradise.
Votre plus beau souvenir photographique.
Photographier mes enfants.
Le pire souvenir photographique.
Avoir été menotté et arrêté en Birmanie en 1994, pour le crime d’être un touriste avec un appareil photo dans une ville interdite aux touristes.
Chapelle Saint-Jacques
4h30 – 18h30 fermé le mardi
