Les parasols de Deauville ont été photographiés de façon épisodique durant de nombreuses années. Mon propos n’est pas lié à une préoccupation iconographique : les parasols sont un motif qui, constamment repris, permet d’éprouver le regard. Affronter un sujet comme celui-là oblige à penser à ce qui surprend encore, à réfléchir au désir d’ajouter, de photographier encore, alors qu’a priori il paraît toujours le même. C’est une réflexion sur l’insistance de la perception, sur les variations de la lumière, sur les imprévus du motif, sur l’étonnement de rencontrer ce qui n’avait pas encore été vu.
L’attention à l’architecture des formes et des couleurs dans l’espace m’a conduit à interroger la photographie comme sujet en soi. Je me suis alors préoccupé de la matérialité de l’image, recherchant un toucher des yeux pour cet art que l’on dit sans matière, interrogeant sa capacité à restituer la tactilité des toiles et du sable, le lissé du ciel, selon les heures et les jours, dans la fine lumière d’un bord de mer baignant le tout.
John Batho
EXPOSITION
Les parasols et Présents et absents
John Batho
Jusqu’au 21 septembre au Musée
Promenades photographiques
41100 Vendôme