Rechercher un article

Prix Découverte 2013 –Alexandre Slussarev

Preview

Né en 1944 à Moscou. Décédé en 2010 à Moscou. Traducteur de l’italien de profession, Alexandre Slussarev commence la photographie en 1959 et devient rapidement membre de la section photo du Comité des organisations de la jeunesse. En 1962 et 1964, il participe aux expositions Notre jeunesse. En 1979, il réalise sa première exposition personnelle à Riga dans le cadre du festival Pays d’ambre, avant de réaliser de nombreuses expositions en URSS. Il a exposé à la Maison de la photographie de Moscou et à la Photobiennale de Moscou. Ses photos figurent notamment dans les collections du MoMa (New York) et du New Mexico Museum of Art (Santa Fe).

Dans les clichés laconiques, minimalistes et subtils d’Alexandre Slussarev, la part du hors-champ est souvent plus importante que le sujet réellement décrit. La photographie a constitué pour Slussarev un instrument de réflexion philosophique ainsi qu’un mode de vie alternatif dans une société où tout le monde parlait une langue d’Ésope et où le sens disparaissait derrière les slogans idéologiques.

Les premières photographies de Slussarev datant du début des années 1960 annoncent déjà la création de son propre style, aux antipodes des principes du réalisme socialiste qui dominait alors la photographie soviétique. Sa fascination pour les questions formelles liées à la photographie et pour les problèmes posés par la lumière et la composition ont déterminé sa trajectoire artistique, tout comme son intérêt pour les contenus métaphysiques et sa recherche d’origines transcendantales. C’est Slussarev qui, le premier, parla de « photographie métaphysique » dans les années 1970. Curieusement, une école de poètes méta-métaphoriques réunie autour des mêmes objectifs fit son apparition à la même époque (Alexei Parshikov, Ivan Zhdanov, Alexander Yeremenko).

Des années 1960 à la fin des années 1970, le travail d’Alexandre Slussarev fut caractérisé par son minimalisme, son intérêt pour la désintégration des structures et du tissu social, invisibles pour les individus soumis à la propagande soviétique, qui composaient la réalité soviétique, son intimité extrême ainsi que sa dimension plus largement philosophique. Les fenêtres, sujet favori de Slussarev, sont devenues un thème récurrent dans la photographie soviétique non officielle. À la même époque, d’autres artistes majeurs de la scène alternative russe comme Erik Boulatov, Ivan Chuikov et Oleg Vasiliev produisirent des séries de compositions autour des fenêtres et de la problématique de l’évasion. Dans une Union soviétique totalement hermétique, coupée du monde extérieur par le Rideau de fer, la quête d’une échappatoire était devenu le problème existentiel majeur. Pour Slussarev, cette échappatoire fut la lumière.

Olga Sviblova

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android