Benjamin Neumann est le responsable de la communication et travaille à direction de la stratégie, des partenariats et de la communication de l’Agence française de développement. Il a donné une interview à propos du prix.
Parvenu à sa 4e année, le Prix Photo AFD a-t-il comblé toutes les raisons qui ont amené à son existence ?
Comme a coutume de le dire Alain Mingam, le président du jury, sans lequel ce prix n’existerait pas, un prix a besoin de temps pour s’installer dans le paysage. Nous sommes dans cette phase. Cela dit, c’est en bonne voie, comme le traduisent l’intérêt grandissant des photographes professionnels, et la qualité des travaux et projets récompensés depuis sa création en 2012. C’est ce qui permet de répondre aux objectifs du prix qui ont amené à sa création : sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux du développement à travers la puissance de l’image. Les défis sont nombreux et sont l’affaire de tous dans un monde interdépendant qui a besoin d’être plus juste et plus durable. Enfin, les photographes, en tant que témoins des grandes mutations du monde, sont un messager précieux, dont le travail, essentiel, doit être fortement encouragé et diffusé.
L’ensemble des trois prix a-t-il contribué à renforcer auprès des photojournalistes, puis du grand public, le rôle fondamental et l’image trop souvent méconnus de l’AFD ?
C’est vrai que l’Agence française de développement (AFD) est encore trop méconnue, alors que c’est un bel outil au service des Français, puisqu’il vise, à travers son action, à réduire les tensions. Le prix en tant que tel a bien sûr renforcé son image auprès d’un public large. Mais la force d’un prix réside dans son jury. Un jury d’une très grande qualité et fidèle. Mais aussi une force due aux partenariats avec le magazine Polka, la Maison européenne de la photographie et Nikon. Tout cela concourt à mettre en lumière l’AFD, un établissement public, qui met en œuvre la politique de développement définie par la France. Quels meilleurs moyens que l’image pour témoigner des projets mis en place, qui sont autant de formidables aventures humaines et autant de passerelles entre les pays ?
Pour ce faire, la participation de l’AFD au Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre est-elle le signe d’une volonté de faire du développement une arme de paix pour inscrire aujourd’hui le Prix Photo AFD dans les incontournables du métier ?
Le développement est une arme de paix, car il est basé sur le partage, l’échange, l’éducation, le progrès social… L’acte barbare contre Charlie Hebdo ne peut que renforcer l’AFD et ses agents dans leur détermination à combattre la pauvreté et l’ignorance. Et notre présence à Bayeux, initiée en 2014 n’en est que plus, je dirais, normale.