Priscilla Rattazzi se méfie du changement. Elle s’acheta son premier appareil numérique en 1998, et fut enthousiasmée par l’immédiateté des résultats obtenus, mais déçue par la qualité des images. Soulagée, elle pensa, à tort, que la technologie numérique ne deviendrait jamais une menace réelle pour la pellicule.
Aujourd’hui, elle traite avec circonspection son tout nouveau Nikon, qui a dormi sur une étagère pendant presque un an. Son problème avec la technologie numérique est l’absence de négatif physique. Elle s’inquiète pour son disque dur externe. Allait-il tomber en panne et, si oui, à quel moment ?
Rattazzi dit : « La présence physique des négatifs et des planches contact, que j’utilise depuis 1974, représente pour moi une protection à laquelle me fier. » Dans le même temps, elle a joué avec son iPhone , « une bonne manière de repousser le moment où j’aurais à vraiment m’investir dans la technologie numérique. »
Ses enfants lui ont tout appris sur Instagram. « Je suis tombée amoureuse de cette idée de cartes postales venues du monde entier, en temps réel, avec des légendes et des hashtags », dit-elle. « Instagram est créatif, addictif, amusant, et mieux encore, c’est un outil que mes enfants utilisent et ça me fait me sentir jeune. »
Au moment où elle opère sa transition vers le numérique en optant pour un rythme volontairement réduit — même si elle a utilisé des images Instagram dans sa dernière exposition et son dernier livre —, elle repense avec mélancolie au grain, à la vitesse et à la flexibilité de la pellicule avec laquelle elle a fait ses célèbres portraits de Gianni Agnelli et Diana Vreeland, ainsi que ses clichés uniques et très personnels de chiens et d’arbres. Priscilla Rattazzi a peut-être adopté Instagram, mais son cœur appartient au Tri-X.
Priscilla Rattazzi
Selected Images 1975 to 2013
Jusqu’au 22 février 2014
Staley Wise Gallery
560 Broadway
New York City 10012
USA
Priscilla Rattazzi, e-book: http://online.flipbuilder.com/diya/zjbt/