Le festival Valongo vient à peine de naître — sa première édition a eu lieu du 12 au 16 octobre —, et pourtant, il a déjà de l’ambition. Le « Festival International da Imagem » (festival international de l’image) a ainsi pour vocation, selon les mots de son créateur, Iatã Cannabrava, de permettre sur le long terme la création d’une université de cinéma à Valongo, mais également de devenir un événement de la même ampleur que les autres grands festivals internationaux.
Le Festival a occupé pendant cinq jours le quartier historique de la zone portuaire de la ville de Santos, dans l’état de São Paulo. Plusieurs lieux du quartier Valongo, depuis des conteneurs de bateaux jusqu’aux murs délabrés de bâtiments coloniaux, ont abrité des expositions et événements consacrés à l’image. Des images aussi variées que celles des navires de Cassio Vasconcellos — qui relèvent presque de la peinture tant l’esthétique de la photographie s’évapore sous les procédés artisanaux utilisés par le photographe —, des photos soulignées de hashtags issues du compte Instagram de Federico Ríos Escobar, des affiches reproduisant les interventions de Marcelo Brodsky sur des images d’archive des manifestations de 1968 dans le monde, ou encore un entremêlement de photographies et de pages de carnets de voyage de Juan Valbuena…
Mais plus encore qu’aux expositions, le festival Valongo consacre une place conséquente aux échanges autour de l’image. Les workshops et les tables rondes sont nombreux chaque jour, et font défiler de grands noms du monde de la photographie et spécialistes de l’image.
Le livre de photographie était également au cœur de l’événement. Il était représenté par une librairie, une table ronde qui lui était entièrement consacrée, et parmi les expositions, avec une déambulation entre les pages d’un livre Roy DeCarava et une projection de l’éminent livre Amazônia de Claudia Andujar et George Leary Love. Le festival a également été le cadre du lancement du dernier numéro de Zum, revue de photographie contemporaine aujourd’hui emblématique au Brésil.
Cette première édition du festival, dont la forme est assumée comme expérimentale, selon les mots de son directeur, s’avère prometteuse. Et comme il est décidément agréable de découvrir des images au rythme des sirènes de bateaux arrivant ou quittant le port, nous souhaitons longue vie aux images dans le port de Santos !
Elsa Leydier