Pour cette 8e édition du festival « Portrait(s) », maintenue malgré les restrictions et les reports, Fany Dupêchez et Pascal Michaut présentent une audacieuse programmation qui nous enthousiasme littéralement.
C’est tout leur art d’exposer dans un même lieu une diversité d’écritures : celle de Claudine Doury dont les grands portraits en couleurs révèlent une tendre beauté parfois mélancolique, toujours intrigante.
De l’autre coté Chris Steele-Perkins, photographe de l’agence Magnum, nous décrit l’Angleterre des années 60/70 en N&B avec des « Teddy boys » gominés, arrogants et frimeurs, un autre monde pas si lointain…
Par opposition Rima Samman nous propose des petits portraits à l’oriental, peints avec des couleurs pastel, et crée un délice visuel, subtil et délicat de la société libanaise du siècle dernier.
Alexis Cordesse fait un travail remarquable d’anthropologue à travers des portraits des génocidaires du Rwanda, dont les regards nous fixent horriblement et dont les légendes nous expliquent les abominations.
Heureusement le festival se déroule aussi en extérieur, le long de l’Allier, et là je dois avouer ma surprise devant l’imaginaire de Charles Fréger, avec ses portraits de mascarades en Amérique du sud et dans le monde entier, où costumes, parures et masques recréent des personnages fantasmagoriques.
Grâce à la richesse de ces choix et à la maitrise de la scénographie, réalisée avec le concours de Sylvie Meunier et de Pascal Michaut, Fany Dupêchez s’impose de plus en plus comme une référence dans le monde de la photographie, tant par sa pertinence que par sa personnalité attachante et chaleureuse.
Jean-François Camp
Portrait(s) Vichy
Jusqu’au 25 Octobre 2020
https://www.ville-vichy.fr/portraits
https://www.ville-vichy.fr/portraits/2020
