Très active sur son profil Facebook, la photographe Zahrin Kahlo poste régulièrement des images de photographes qui l’inspirent, des autoportraits ou des séries aux sujets souvent intimes ou féminins. Repérée à travers les réseaux sociaux, c’est par sa première série exposée en 2013, Chronique d’une jeune Arabe, à la Yakin & Boaz Gallery, que le public marocain la découvre.
Depuis, elle a exposé à l’occasion de plusieurs évènements entre le Maroc et l’Europe. En 2014, à Marrakech, on a pu découvrir certaines de ses images de sa série Liseli dans l’exposition collective Entre-je organisée par la galerie 127. A Casablanca, elle présentait Fakarouni à la Yakin & Boaz Gallery. Et elle était invitée en résidence au Festival européen de la photo de nue aux Baux-de-Provence.
Quand on lui demande pourquoi elle a commencé la photographie, Zahrin Kahlo explique : « Pour concrétiser mon imaginaire. Je n’ai pas le pouvoir de la parole, et les images sont le seul moyen que j’ai pour me libérer et pour me raconter. »
Travaillant sur plusieurs séries en même temps, elle les entrecroise comme une sorte de journal intime autour du corps de la femme, du sacré, tout en s’inspirant largement de l’image orientaliste.
Dans sa biographie, elle revendique ses origines multiples — hispanique, berbère, italienne d’adoption. Son parcours s’enrichit de références, de différentes cultures et d’iconographie avec une jeunesse baignée d’allers-retours entre deux continents.
Son vrai nom n’est pas Zahrin Kahlo. C’est un pseudonyme créé à partir de plusieurs anecdotes et influences. Kahlo, en hommage à la grande Frida, source inépuisable pour les femmes artistes. Zahrin, nom choisi après un voyage en Iran où son prénom Zarha était transformé par les personnes qu’elle croisait. Mais aussi en grande fan de l’artiste Shirin Neshat qu’elle a pris le nom de son personnage, Zarrin, dans son film Women without Men.
En 2009, après des études universitaires en littérature, elle commence à s’intéresser à la photographie pendant des voyages en Iran et en Turquie.
Elle entame alors des études à l’Académie des Beaux-Arts de Brera à Milan, en se focalisant particulièrement sur l’étude des photographes orientalistes. Diplômée en 2013, elle partage aujourd’hui son temps entre Marrakech et Milan.
Ses derniers travaux oscillent entre une recherche picturale tels ses Portraits orientalistes et des images troubles autour de l’érotisme dans la série Haram ou Femmes d’Alger, où l’on aperçoit des morceaux de corps en gros plans.
Biographie
Zahrin Kahlo est née au Maroc en 1984, dans une famille aux origines hispanico-bérbères, sous le nom de Fatima-Zahra Boumsir. En 1990, elle quitte son pays natal pour l’Italie, poursuivant le rêve de beaucoup de familles d’immigrants.
Après avoir suivi un cursus classique, elle obtient une licence en littérature étrangère à l’université de Ca’Foscari de Venise.
Son travail est basé sur la double identité de ces femmes qui choisissent de ne plus être le symbole d’une seule et unique culture.
La photographie devient le support idéal pour représenter la sphère intime et mettre en scène une réalité imaginaire connectée à la mémoire et à l’inconscient.
Pour découvrir son travail : www.behance.net/zahrin33b929