Pour cette 14e édition, 25 photographes internationaux confirmés et émergents sont à découvrir dans un parcours d’expositions à ciel ouvert dans toute la ville, sur la plage et, en intérieur, au Point de Vue et aux Franciscaines.
« L’objectif de Planches Contact est le soutien à la création à travers un programme de résidences basées à Deauville. Point de départ d’une exploration identitaire du territoire, tout autant que de recherches personnelles et de questionnements des photographes liés à l’environnement, tous ayant comme décor et champs d’investigation la Normandie, de Dieppe au Mont-Saint-Michel, du littoral aux terres intérieures. Cette année encore, les artistes invités ont été encouragés à rechercher desnouvelles façons de regarder et de restituer le réel.
Ainsi la photographie investit Deauville en hiver, la plage, l’embarcadère, la presqu’île, les bains, le centre-ville, ainsi que les Franciscaines et le Point de Vue, dans des parcours d’auteur qui redessinent l’espace public et en modifient la perception.
La complicité d’amis et de partenaires fidèles, institutionnels ou privés, rejoints par de nouveaux acteurs, a permis, au festival d’aller et de voir plus loin et nous les remercions de leur aide qui va bien au-delà du soutien financier.
Un festival-laboratoire
De février à juin, les résidences qui se sont succédé ont accueilli une vingtaine d’artistes. Ce parti pris favorise une expérience unique d’échanges entre des photographes de provenances et de profils très divers, que l’équipe du festival accompagne tout au long de leurs projets. Ce modus operandi et vivendi, assez inhabituel pour les photographes, provoque une confrontation et un dialogue permanents et participe à cet esprit « laboratoire » où la recherche est continuelle, de la conception des projets à leurprésentation.
Véritable chantier culturel, Planches Contact continue à élargir son horizon, en encourageant l’hybridation, les échanges entre les disciplines, en développant des partenariats et en s’ouvrant à d’autres festivals qui suivent la même démarche.
L’esprit de recherche s’exprime davantage encore, cette année, avec des artistes représentatifs d’une nouvelle scène, qui bousculent codes et conventions et, en tenant compte des ressources locales et des questions environnementales, recourent à des matériaux de construction, de récupération et à de nouveaux supports pour restituer leurs projets. Le choix des supports et la mise en scène participent à part entière à l’intention des œuvres.
Un nouveau romantisme
La situation de la planète a suscité une attention nouvelle pour la nature et, chez les artistes, une tendance particulière à observer età redécouvrir le paysage. Loin du grand reportage et des illustrations emphatiques de pays lointains, un processus de réévaluation du beau dans ce qui est simple, de l’ordre du quotidien, est en train de s’affirmer.
Travailler dans — et sur — la Normandie, en résidence au bord de la Manche, joue assurément un rôle d’accélérateur. Un rappel permanent de la beauté, de la fragilité et des pouvoirs de la nature affleure dans la démarche de tous les auteurs invités et résonne avec un désir de les protéger. Sur l’enchantement du paysage une ombre plane cependant, et assombrit parfois la réflexion des artistes. Mais le regard ici ne peut pas être blasé et, face à cette lumière du nord, aux mouvements du ciel et des marées, l’émerveillement est continu et s’exprime dans un nouveau romantisme.
Nous remercions tous les artistes qui, en acceptant notre invitation, nous ont fait confiance pour ce festival « sans filet » avec tous les risques d’une programmation construite sur la création et la présentation de projets inédits.
Chacun de nous ouvre les portes de son univers, en revisitant l’Histoire, en questionnant le présent, en mêlant langageset époques, et en nous montrant l’invisible. » — Laura Serani.
Laura Serani est la directrice artistique du festival Planches Contact. Commissaire d’expositions et autrice, elle a dirigé de 1985 à 2006 la Collection photographique de la Fnac et son réseau de galeries photographiques en France et à l’étranger. Déléguée artistique du Mois de la Photo (2008 et 2014), Laura Serani a été directrice artistique des Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie au Mali de 2009 à 2014. Elle est la directrice dePlanches Contact dont elle assure aussi la direction artistique depuis janvier 2019.
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