C’était il y a quelques mois, à Paris. Pierre Bessard nous attendait chez lui. Nous venions y faire son portrait, en mots et en images.
C’était il y a quelques mois et depuis, les mots ont tourbillonné, pour dresser le portrait de cet éditeur plein d’idées, pétillant comme une multitude de bulles de champagne.
Écrire un papier sur Pierre Bessard et ses éditions est un luxe qui s’apparenterait à goûter le plus délicat des thés.
Le seuil de sa porte franchie, c’était s’immiscer dans l’antre de cet éditeur éveillé et curieux de tout, se faufiler à travers des piles de livres d’art s’érigeant à l’horizon du regard et ponctuant ce paysage intérieur comme les colonnes de Buren au Palais Royal, chacun d’entre eux posé, protégé. Le regard s’attachant alors aux moindres détails. Et cela tombait bien car Pierre Bessard le scrute – ce détail – sans répit aucun. Fin collectionneur, amateur des plus belles choses, ce « jeune éditeur » – comme il se plait à dire – est brillant et à l’œil vif.
Sur une table, Pierre Bessard avait déposé avec soin les livres déjà édités, et ceux en préparation, en ébullition.
Je m’empressais de découvrir l’un des derniers, « History of Monuments » de Wang Qingsong. Je tenais entre les mains l’édition prestige, avec sa couverture en bronze – création unique de l’artiste Martin Salazar – tirée à 50 exemplaires. La version classique quant à elle a été tirée à 450 exemplaires, tous numérotés.
Pierre Bessard raconte sa rencontre avec Wang Qingsong, en Chine. « Dans son atelier, j’avais cette sensation étrange de vivre les choses au ralenti. Le temps dans ce lieu était en suspend. Je me suis imprégné immédiatement de son univers. Le concept du livre a été créé dans ce lieu. La Chine a modifié ma perception des choses. »
Les éditions Bessard ont vu le jour lors d’une prise de conscience au retour d’un voyage en Chine. Car cet homme éveillé et curieux de tout a posé ses valises entre ce là-bas, où tout fourmille et ici, dans ce Paris réussi. Une expérience enrichissante, fructueuse, heureuse, d’où est né un livre, au titre évocateur. Ce « Journal de Chine, 365 days in China », est « à voir dans sa globalité », me souligne-t-il.
L’élaboration d’un livre peut se faire rapidement à écouter l’éditeur. « Lors de la rencontre avec l’artiste, je deviens visionnaire et je vois se construire en images l’œuvre aboutie. » Il poursuit: « Pour maintenir cette énergie, je suis toujours en mouvement, je fais des ateliers et participe à des conférences afin de mieux comprendre l’évolution du livre et de l’image . »
Les demandes pour être édité chez lui sont de plus en plus importantes et on le sollicite aussi aujourd’hui pour conseiller des auteurs, donner des avis artistiques et techniques.
Véritable chercheur d’or, à la quête des plus belles pépites, Pierre Bessard préfère faire ses recherches lui-même. « J’ai toujours su m’entourer » me glisse-t-il. Chaque livre qu’il édite est unique et fait naître à chaque fois un nouveau concept, une nouvelle équipe. « Il faut de l’émotion , du sens, de la réflexion et de l’innovation. Mon engagement artistique se fait ainsi. »
L’éditeur innove encore avec sa collection de Zine – print et digital – qui remporte aujourd’hui un vif succès. Son tirage va très prochainement passer à 250.
Chaque Zine Collection est numéroté avec un tirage signé par l’auteur. Le prochain, – le n°6 – de l’artiste anglais Brian Griffin, sortira fin janvier.
Pierre Bessard souhaite aujourd’hui élargir sa distribution et travailler en étroite collaboration avec des libraires étrangers, développer d’autres publications et lancer de nouvelles collections, notamment des hors-séries en couleurs. Le premier d’entre eux sera de l’artiste allemande Katharina Hesse pour sa série Fireflies.
Samantha Rouault
Toute la collection est à découvrir sur a href= »http://www.editionsbessard.com »>www.editionsbessard.com… ainsi que le Zine Collection de Claire Martin sur l’ iBookstore et UPblisher.com (Partenaire sur la première publication numérique des Éditions Bessard)