Né au pied des Pyrénées en 1981, paysages contrastés de montagnes et d’océan ont nourri le photographe d’une attirance récurrente pour les grands espaces. Entre onirisme et réalité, Pierre Baëlen milite aujourd’hui photographiquement pour la défense de l’environnement en accompagnant l’association Surfrider et compose des paysages surréalistes révélant la beauté du réel et l’intrigance de l‘iréel.
D’où vient ta photographie ?
P. Baëlen : J’aime beaucoup la banalité des scènes de la vie quotidienne peintes dans des ambiances surréalistes. Photographier de grands espaces m’apaise et me rend très heureux mais le bruit et les contrastes des grandes métropoles stimulent ma créativité et me pousse vers des images qui me font davantage progresser dans ma démarche de photographe.
Quand a lieu l’instant décisif pour toi ?
P. B : Lorsque je réalise des photographies de paysages, l’instant décisif est certainement le moment où le réveil sonne en pleine nuit pour arriver sur le décor avant le levée du jour ! Concernant les mises en scènes avec personnages , j’aime organiser les choses de manière assez précise, raconter de petites histoires, ce qui implique beaucoup de préparation en amont de la prise de vue, mais l’instant décisif arrive lorsque je laisse place à l’inattendu, je pose un cadre et je laisse vivre l’instant présent !
Qu’est-ce qui a inspiré votre travail ? P. B : Le voyage est ma première source d’inspiration! Mais plus particulièrement le contraste entre la liberté qu’offre la découverte des grands espaces et l’étrange incompréhension que je ressens parfois lorsque le tourisme de masse envahit le monde sauvage et y installe une forme d’ergonomie universelle. J’aime travailler sur le rapport parfois absurde entre l’homme et l’environnement dans lequel il évolue.
Quel lien y a-t-il entre ton travail commercial et ton travail artistique ? P. B : Réaliser des campagnes publicitaires est un exercice dans le prolongement de mon travail personnel, même si je garde ma propre sensibilité j’aborde ces projets d’une manière plus collective et concertée car les moyens humains et matériels mis en œuvre sont plus important que lors de mes images personnelles.
Une priorité : une grande campagne de publicité ou exposer en galerie ?
P. B : Les deux ! Je pense que réaliser des campagnes publicitaires et exposer son travail personnel en galerie sont deux facettes indispensables dans la vie d’un photographe. J’ai exposé dernièrement à la galerie FAT à Paris et cette expérience m’a apporté beaucoup de plaisir du fait des nombreuses rencontres que ce projet a occasionné. C’est un moment d’échange avec de nombreuses personnes et c’est très enrichissant, et quelle Bonheur d’accrocher ses images sur les murs d’une galerie !
Quelles sont les tendances photographiques actuelles selon toi ?
P. B : Le surréalisme tient une part importante dans le paysage photographique. Qu’il soit créé à l’aide de l’outil numérique ou par une simple mise en scène décalée, j’aime les ambiances où l’onirisme transporte la réalité.
L’expérience du monde a incroyablement changé, sa représentation a évolué ; le numérique devient-il indispensable dans le processus de création photographique ?
P. B : Nous vivons dans une époque qui avance à cent à l’heure ! L’ère est numérique mais les références sont plus que jamais à l’authenticité de la photographie argentique traditionnelle. J’aime profondément la démarche de la prise de vue en film mais l’outil numérique me permet de palier à des manques de budget pour réaliser certaines de mes images personnelles et puis les possibilités créatives sont tellement grandes ! Je ne suis pas de ceux qui regrettent le passé !
Propos recueillis par Séverine Morel
REPRESENTATION
ZEYNEP REPRESENTS
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