La galerie Angela Meleca de Colombus dans l’Ohio, présente une série poignante de photographies de James Friedman consacrée aux camps de concentration après l’holocauste. Cette série a été réalisée il y a plus de trente ans, mais son importance documentaire résonne encore.
Toutes les photographies de mes archives racontent l’histoire d’une vie. Elles sont autobiographiques. Elles sont personnelles et forment un journal. Elles sont remplies d’émotion. Certaines sont drôles. D’autres, comme celle de 12 camps de concentration nazis, sont problématiques, dérangeantes, imprévisibles et ancrées dans notre mémoire collective (la vôtre et la mienne).
Les photographies que j’ai prises à Auschwitz-Birkenau, Bergen-Belsen, Dachau, Flossenbürg, Fort Breendonk, Majdanek, Mauthausen, Natzweiler-Struthof, Theresienstadt et Treblinka entre 1981 et 1983 vont à rebours des photographies historiques et contemporaines des camps, prises à la fin de la guerre et juste après par un grand nombre de photographes, dont Margaret Bourke-White, George Rodger et Erich Hartmann.
Les camps de concentration n’ont jamais été représentés en couleur. Pour la première fois, les photographies des camps de concentration nazis s’avèrent effrontées, passionnantes et “chaudes”, plus que détachées et “froides”. Aucunes autres photographies de ces sites n’ont donné lieu à de telles images. Elles forment des souvenirs visuels qui témoignent d’un voyage singulier et psychiquement périlleux à travers six pays et douze sites, révélant une malveillance qui n’est pas figée dans le temps ou éloignée de nos vies modernes, mais au contraire toujours palpable, quarante ans après la fin de l’holocauste. Ces images sont une énigme car elles sont à la fois objectives et subjectives. Elles renouvellent le medium en refusant le grain, l’autoréférence et l’idiosyncrasie, tout en accueillant la tradition de la photographie documentaire. Ces clichés des camps de l’Europe de l’Est montrent aussi une époque communiste aujourd’hui disparue.
J’ai voulu que ces photographies soient audacieuses et surprenantes. Je crois qu’elles remettront en question les idées des spectateurs sur les camps et sur ce qui s’y est passé, en montrant à la fois le passé et le présent.
James Friedman
James Friedman est photographe documentaire. Il réalise des portraits, des photos de constructions architecturales, des photos commerciales et personnelles. Il est basé à Colombus, dans l’Ohio, aux Etats-Unis.
James Friedman, 12 camps de concentration nazis
Du 16 septembre au 28 octobre 2017
Galerie Angela Meleca
144 E State Street
Columbus, Ohio 43215
USA
http://www.angelamelecagallery.com/