Sarker Protick, photographe bangladais, est clairement un photographe inspiré. Inspiré par la culture américaine, par la photographie américaine, tant dans sa lumière que dans son cadrage.
Dans la série mise en scène sur les quais de seine pour la Biennale PhotoQuai, c’est donc l’univers cinématographique qu’il explore, non pas celui d’Holywood ni de sa cousine indienne Bollywood, mais celui de l’industrie du cinéma Bangladais. La série » Love me or kill me « , titre d’un film à succès bangladais, propose une imagerie insolite où tout est réuni pour nous faire plonger dans les décors désuets des productions bangladaises : lumières, costumes, couleurs chatoyantes, toiles peintes. Tout semble totalement déconnecté de la réalité à la manière de ces soap-operas sud américains et autres sitcom largement diffusés sur les chaines du monde entier à la fin des années 90, avant dêtre supplantés par les productions de téléréalité. Aussi, ne sommes-nous pas tellement dépaysés par cette iconographie, mais plutôt enclins à sourire de l’hémoglobine et des postures exagérées des acteurs, orchestrées par un Sarker Protick efficace.
Biographie:
Sarker Protick est né en 1986 à Dacca (Bangladesh). Après des études de marketing à l’université américaine internationale de Dacca, il découvre la photographie vers l’âge de 24 ans, et s’inscrit à l’Institut Pathshala des médias de Dacca. Couleur, lumière, composition minimaliste, perspective frontale : le style de Sarker Protick, qui se dit influencé aussi bien par les photographes américains William Eggleston (né en 1939), Robert Adams (né en 1937), Alec Soth (né en 1969) que par les musiciens Erik Satie (1866-1925), Arvo Pärt (1935) et John Cage (1912- 1992), est aisément reconnaissable. Adepte du numérique et d’une seule focale 35 mm, il vit et travaille à Dacca et enseigne désormais à l’Institut Pathshala. What Remains, son travail sur ses grands-parents, a été récompensé cette année par le jury du World Press Photo.
FESTIVAL
5ème édition de PhotoQuai
Love me or kill me
Sarker Protick
Commissaire : Louise CLEMENTS
jusqu’au 22 novembre 2015
Face au musée du Quai Branly
au niveau du 37 quai Branly
75007 Paris
France
http://www.photoquai.fr
