Vernissage de Photomed aux Souks de Beyrouth : Costa Gavras, Tony Hage et Stratis Vogiatzis
Hétéroclite, la sélection des artistes exposés aux Souks des bijoutiers de Beyrouth. Un verre de vin à la main, je déambule, passant sans transition des pêcheurs méditerranéens du grec Stratis Vogiatzis, aux célébrités prises sur le vif de Tony Hage et Costa Gavras.
Familles et amis du photographe libanais se mêlent aux néophytes et photographes confirmés de la scène libanaise, majoritairement francophone ce soir-là. Les critiques du 8ème art viendront plus tard s’attarder sur les clichés, la foule les fait fuir, la bonne humeur aussi, peut être. Car ce soir-là les sourires sont sur toutes les lèvres, à commencer par celles de Tony Hage (dont nous dressons le portrait ici), ravi de présenter sa série de portraits réalisés entre 1981 et 1985 dans le Paris des célébrités. Il remercie, prend la pose, et déjà s’évanouit pour répondre aux questions des spectateurs qui se pressent dans son sillage.
Dans la pièce d’à côté, c’est le sillage des bateaux de pêche que je suis, hypnotisée par les photos de Stratis Vogiatzis qui a passé près de cinq ans sur les rafiots des pêcheurs de la méditerranée de neuf nationalités différentes qu’on ne saurait distinguer, tant le monde de la mer est une nationalité en soi. Prise dans les filets de cette série, je fixe les yeux, les mains, les poissons, des photos d’abord documentaires et qui évoluent ensuite vers une quête plus personnelle du photographe qui l’explique lui même : « Au bout de trois ans, j’ai réalisé que je voulais aussi parler de mon propre monde, mes peurs, mes espoirs, mes questionnements. Ils m’ont donné la chance de pouvoir le faire, de les utiliser pour parler de mon univers ». Ses photos se font alors plus floues, passent du réalisme au surréalisme, toujours entre clarté et obscurité. Né sur une île Grecque, l’artiste qui commence la photographie au hasard d’un voyage à Cuba, se laisse aujourd’hui porter par les vagues de la destinée : « J’ai commencé par accident, par amour du contact avec les gens, l’accident continue encore aujourd’hui… »
Changement de cap, direction Costa Gavras (dont nous parlons là), un peu seul, tant Tony Hage semble avoir raflé l’attention du public, comment lui en vouloir, il joue à domicile… à l’étage un gamin turbulent exaspère les visiteurs qui bien vite s’échappent « mais qu’il est mal élevé celui-là… ». Heureusement il est temps pour lui d’aller se coucher, et pour moi de tirer ma révérence. Photomed c’est parti pour un mois, jusqu’au 16 février, dans différents lieux de la capitale libanaise que vous pouvez retrouver par ici.
FESTIVAL
Photomed
Du 17 janvier au 16 février 2014
Beyrouth
Liban
http://www.festivalphotomed.com/index.php/lib/Photomed