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Photomed Beyrouth 2014

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Tony El Hage à Photomed, les stars intimes

Le Libanais né à Beyrouth en 1961 est avant tout un photographe de presse. Pour Photomed, Tony El Hage replonge la tête dans ses boîtes remplies de pellicules et de clichés pour remonter dans les années 1980 à ses débuts en France. « J’ai des souvenirs avec pratiquement chaque photos, je suis parfois ému, c’est comme une boite à surprise », raconte-t-il. A cette époque, tout est possible pour un jeune photographe qui débarque dans le monde de la photographie : « Il fallait y aller au culot et ça payait. Aujourd’hui si tu fais ça, tu te retrouves en garde à vue ». Au culot donc, Tony El Hage rencontre les stars : Catherine Deneuve, Yves Saint Laurent, Clint Eastwood… Il enchaîne les concerts, les soirées, les défilés, les festivals : « Je me suis forgé une culture à leur contact ». Dans cet échantillon de 32 portraits qu’il rend public, les politiques libanais côtoient les jeunes étoiles montantes de la mode de l’époque, dont Jean-Paul Gauthier, jeune et ébouriffé lors d’un de ses défilés. Le tout en noir et blanc « parce qu’à l’époque c’est ce qu’on me demandait, j’aime aussi la couleur, je l’ai travaillée plus tard », précise-t-il.

Ses photographies sont publiées dans la presse internationale. Le jeune homme tire le portrait « sans réfléchir à un thème particulier », mais à bien les observer près de 30 ans plus tard, Tony El Hage y découvre des fils conducteurs : « les mains, la cigarette ; je ne m’en étais pas rendu compte à l’époque. Ca m’a sauté aux yeux ensuite ». Les mains sont serrés, occupées, vissées dans les poches. Un doigt devant la bouche, le jazzman Dizzy Gillespie, a les joues gonflées. Moqueur, dans le viseur du photographe qui déclenche le plus souvent sans pose, ni artifice.

Tony El Hage, c’est aussi le photographe de la communauté libanaise installée ou de passage à Paris, pendant la guerre civile. L’homme politique Camille Chamoun, l’écrivain Amin Maalouf, ces portraits font partie d’un long travail qu’entreprend le photographe avant d’en faire un livre.

Depuis les années 1980, Tony El Hage est passé du noir et blanc à la couleur, de l’argentique, au numérique : « J’ai conscience d’avoir vécu une petite révolution, et je suis content d’avoir pu vivre les deux moments ». Avec des milliers de négatifs encore au fond des caisses, il continue son travail d’archives. Et s’il devait n’en garder qu’une ? « Je suis quelqu’un de très indécis. Il faudrait faire un tirage au sort. C’est comme ça que je me décide en général ».


FESTIVAL
Photomed
Du 17 janvier au 16 février 2014
Tony El Hage
Souk des bijoutiers
Beyrouth
Liban

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