En parallèle du festival, la galerie Photoink, propose 154 Nashville Road and others stories de Kapil Das. Pour nous faire comprendre qui il est et d’où il vient, Kapil Das nous entraine chez lui, parmi les siens à Deradhun, une station hivernale de l’Himalaya.
Là, dans la maison familiale du 154 Nashvilla Road, au beau milieu de leurs objets, photographiés frontalement ou en plongée, toujours au flash, nous suivons la vie silencieuse de ses parents, de son frère malade et de leur petit chien.
Les protagonistes y compris la bête sont le plus souvent habillés de chauds vêtements : gilets, écharpes, bonnets qui les protègent du froid où d’une autre menace ; la maladie du frère ? Le lent effilochement des liens familiaux ?
On est dans un monde clôt et tranquille, rythmé par les tâches quotidiennes et répétitives de la cuisine, de la lecture du journal en épais gants de laine, du chai (le thé indien) prit au soleil sur la terrasse, un monde où les souvenirs s’entassent dans les agendas, les albums photos, les placards et sur les étagères. Mais cette tranquillité est aussi inquiétante ; on sent l’enfermement, la solitude, la folie qui s’immisce dans la maison comme la poussière qui se repend sur les meubles et sur les objets.
Puis on quitte Nashvilla Road pour parcourir les autres lieux de Kapil Das, peuplés d’étranges créatures. Ainsi, on croise les grandes figures en cire de l’histoire indienne ; Gandhi, Mère Theresa, Nerhu et Subhach Chandra Bose, dirigeants indiens, Abdul Kalam, père de la bombe atomique en Inde. On rencontre une troupe de théâtre d’une ville perdue ; la Toran Natak Compagny, on déambule parmi une foule de curieux venus découvrir d’horribles fœtus conservés dans des bocaux et du formole.
Avec 154 Nashavilla Road and others stories, Kapil Das nous fait partager son regard décalé, tout en poésie et plein d’humour sur les choses et sur les êtres.
Sybile Girault
Kapil Das
154 Nashvilla Road and others stories
Galerie Photoink
Photoink, New-Delhi
Jusqu’au 12 novembre 2011