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Photographes émergents au Ghana

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Fort du succès de l’atelier panafricain d’Accra de 2009, ce second tremplin vers la biennale, a choisi cette année de resserrer le prisme sur les travaux de photographes émergents au Ghana. Pour ces travaux dirigés, conçus comme un accompagnement des candidatures pour les Rencontres 2011, le choix du maître d’atelier s’est tout naturellement porté vers Denis Dailleux, photographe de l’agence Vu, installé en Egypte, mais régulièrement attiré vers les rivages du Ghana où l’entraînent ses travaux sur les communautés de pêcheurs. Il est intéressant de confronter ce regard étranger porté sur leur monde, ces images presque intemporelles alanguies à la rigueur de l’argentique, avec la fougue fébrile de ces jeunes chasseurs d’images du pays, tous élevés au digital. Les neuf candidats identifiés, dont trois jeunes femmes, étaient des professionnels de moins de 40 ans. Sur les traces des pères africains de la photographie, mais s’émancipant avec dynamisme, voire effronterie, des traditions et des contraintes techniques, ils réinventent la photo de studio pour la publicité ou la mode, délaissent les mariages et les enterrements pour la rue. Ils apprivoisent le quotidien, s’emparent du photoreportage pour explorer les questions sociales ou environnementales. Ils partent à la conquête de ce nouveau monde, grâce à leur site Internet, vendent leurs photos à des ONG, des agences ou des magazines internationaux, ou encore, couvrent des événements sportifs aux quatre coins de la planète. Cet atelier de travail sur le thème « Pour un monde durable » ne pouvait éviter de s’interroger sur le rôle à jouer par cette nouvelle génération de photographes, sur des visions à communiquer dans un monde en mouvement où l’esthétique change, et où les images s’accélèrent parfois jusqu’à brouiller la donne. Comment produire alors des images pour faire durer le monde ? Cette année encore, l’atelier d’Accra aura permis à deux jeunes photographes ghanéens de voir leurs travaux présentés dans l’exposition panafricaine : Nyani Quarmyne, offrant l’insolite beauté de ses images d’ensablement des régions côtières du Ghana, et Nana Kofi Acquah, qui donne à voir des abattoirs à ciel ouvert sur les plages de la capitale.

C’est également avec grand plaisir que nous partageons avec le public international de Bamako les clichés noir et blanc du photographe ghanéen Nii Obodai, dans une monographie sous forme d’errance maîtrisée, comme un parcours initiatique en recherche d’essentiel. Autre monographie mise à l’honneur cette année, et histoire d’un cheminement que nous recroisons avec fierté : le Tchadien Abdoulaye Barry, qui avait vu son travail primé lors des Rencontres 2009, grâce à son passage par l’atelier d’Accra. Véritable révélateur de talents, cet atelier est un jalon important de l’action dynamique de l’ambassade de France au Ghana pour la photographie, laquelle s’est affirmée au cours des dernières années comme l’un des axes forts du soutien aux arts visuels. C’est aussi un atelier d’escale inscrit dans des itinéraires, des carrières qui décollent, des parcours qui se consolident au fil des ans.

Valérie Lesbros, attachée culturelle à l’ambassade de France au Ghana

Visa pour Bamako. Des images pour faire durer le monde.
Atelier dirigé par Denis Dailleux
Participants : Nana Kofi Acquah, Senyuiedzorm Adadevoh, Emmanuel Bobbie, Karen Botchway, Kwabena Danso, Ruth Odura Nketiah,Vera Obeng, Nyani Quarmyne

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