Jusqu’au 1er octobre 2017, la nouvelle exposition du Mémorial de Verdun aborde le thème des « Photographes de guerre » et s’interroge sur ces hommes qui partent avec leurs appareils au cœur des conflits. Sont-ils des témoins muets qui se limitent à donner à voir ? Quel sens donnent-ils à leur quête ?
Depuis les années 1850, des hommes partent au cœur des guerres et en rapportent des clichés. Une volonté de documenter la guerre naît, en concurrence avec les représentations graphiques et picturales traditionnelles. Ces photographes donnent à voir des images jusque-là inconnues du conflit, fragments d’une réalité invisible.
L’exposition se développe chronologiquement autour de seize figures de photographes, insérées dans une histoire des conflits couverts par leur travail depuis la guerre de Crimée (1855) jusqu’à nos jours. La tension entre leur identité d’artiste, de témoin missionné ou encore d’acteur engagé est soulignée, en cherchant à dépasser le critère de la renommée et du succès médiatique. Chaque photoreporter de guerre nourrit des relations particulières avec ses commanditaires, les sujets qu’il photographie et ceux qui regardent ses clichés. Aujourd’hui encore, ces environnements influent largement sur le sens de leurs missions et le résultat de leurs travaux. De même, l’évolution des techniques photographiques et des appareils constitue une contrainte pour le photographe tout en lui ouvrant un champ de nouvelles possibilités. La profession de photographe de guerre évolue au gré des conflits.
L’exposition présente à la fois des œuvres photographiques (épreuves originales et reproductions), des supports de presse et place le matériel photographique utilisé par les générations successives de photographes, au cœur du parcours pour montrer l’évolution des pratiques. Objets et documents personnels, portraits des photographes, incarnent des figures choisies : Roger Fenton, Mathew Brady, Felice Beato, Jimmy Hare, Gilles Caron, Patrick Baz, Véronique de Viguerie, ou encore Edouard Elias.
Une installation de vingt-quatre portraits de photographes de guerre contemporains réalisés par la réalisatrice et photographe Alizé Le Maoult, en hommage à ces hommes et ces femmes qui témoignent, vient conclure ce parcours. Dans ces portraits frontaux, photographiés au Leica, dos au mur, les regards des reporters viennent se confronter à ceux des visiteurs.
Photographes de guerre : depuis 160 ans, que cherchent-ils ?
Du 28 avril au 1er octobre 2017
Mémorial de Verdun
1 Avenue du Corps Européen
55100 Fleury-devant-Douaumont
France