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PHotoEspana : Femmes on vous aime !

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Un trop plein d’images, d’émotions, de sensations, PHotoEspana 2016 est intense, trépidant, éclectique et pointu avec Madrid en toile de fond dont la cartographie impulse l’énergie à chaque rencontre. Résolument européenne, cette 19e édition accorde une place de choix aux femmes photographes. Qui sont ses pionnières qui ont su prendre leur destin en main et braver les interdits de leur époque pour imposer leur regard et comment la génération actuelle leur rend-elle hommage poursuivant le travail amorcé ?

Des destins au féminin redécouverts et magnifiquement traduits par les choix des commissaires.
Arrêts sur ces parcours hors norme qui réinterrogent aujourd’hui la notion d’identité, de genre et la quête inlassable « d’une chambre à soi » vers une émancipation et possible reconnaissance.

– Lucia Moholy à la Fondation Loewe
Alors que le Guggenheim consacre la première rétrospective majeure à Laszlo Moholy-Nagy, comment se fait-il que sa femme Lucia soit oubliée de l’histoire du Bahaus ? Née à Prague en 1894, écrivain, critique d’art, éditrice, Lucia participe à son arrivée à Dessau à la demande de Walter Gropius à la production de 14 livres autour des activités de l’école et de ses célèbres ateliers. À l’aide d’un appareil 18×24 elle photographie à la lumière naturelle les intérieurs mais aussi certains prototypes de son mari et de ses condisciples tels Wassily Kandinsky, Paul Klee, Anni Albers ou Marianne Brandt. En 1928 elle part à Berlin avec son époux pour y diriger l’école de photographie fondée par Johannes Itten. Après son divorce elle voyage hors de l’Allemagne notamment en Yougoslavie pour y documenter les conditions de vie très dures. À la fermeture du Bahaus en 1933 elle doit fuir l’Allemagne pour Londres laissant tout derrière elle, dont ses négatifs. Elle ouvre alors un studio de portraits tout en continuant ses activités d’écriture et d’édition. Elle publie en 1938 chez Penguin « Cent années de photographie », ouvrage qui peut être considéré comme la première histoire culturelle du médium. Elle s’installe à Zurich en 1959 essayant de récupérer ses négatifs dispersés depuis son exil. Elle meurt en 1989 sans goûter à aucune forme de reconnaissance. Cette exposition entend donc réhabiliter son influence sur l’histoire des avant-gardes et sa place à travers un élégant parcours de 48 clichés provenant des archives du Bahaus et de Fotostiftung Schweig.

Lucia Moholy, cien anos después
Commissaire : Maria Millan
Loewe Fundacion
Calle de Serrano, 34
28001 Madrid, Espagne
http://www.loewe.com/eu_es/fundacion-loewe/

– Shirley Baker au Cerralbo museum
Reconnue comme la pionnière de la photographie de rue dans l’Angleterre de l’après-guerre, Shirley Baker (1932-2014) elle a eu peu de considération de son vivant (65 ans d’activité).
Autodidacte, elle reçoit son premier appareil à 11 ans, ce qui était plutôt rare pour une fille à cette époque. Elle se concentre entre 1961 et 1981 sur les villes industrielles de Salford (son lieu de naissance) et de Manchester en pleine décomposition. Les classes moyennes sont en effet chassées du centre par de vastes programmes d’urbanisation et doivent inventer des modes de survie et de résistance. Cette atmosphère est traduite par des compositions rigoureuses en noir et blanc parsemées d’indices et de jeux de langage que le spectateur doit déchiffrer. Ainsi le signe EX, signifiant la démolition prochaine du bâtiment au beau milieu de la vie qui continue. Si les hommes sont les grands absents, les femmes et les enfants occupent toute la place, ces derniers se montrant peu sensibles au bruit et à la poussière alentour, se livrant à des passe-temps de leur invention dans l’innocence et la joie. Cette veine humaniste et profonde empathie qui magnifie un quotidien d’apparence sans espoir est sans doute à l’origine du succès remporté par l’artiste lors de l’exposition de la Photographers’ gallery. Cette autre version madrilène devrait aussi remporter les suffrages !

Shirley Baker : Women and children ; and Loitering Men
Commissaire : Anna Douglas
Museo Cerralbo
Calle de Ventura Rodríguez, 17
28008 Madrid, Espagne
http://www.mecd.gob.es

– Juana Biarnes et Cristina de Middel au Centro Cultural de la Villa
Dialogue entre deux personnalités incontournables ! Juana Biarnes est la première journaliste espagnole et Cristina de Middel, l’une des révélations de PHotoEspana 2009, ancienne photojournaliste, interroge la véracité et le pouvoir de la fiction bénéficiant d’une reconnaissance internationale depuis la publication de son livre les « Afronauts » (cette aventure spatiale avortée en Zambie dans les années 60 qu’elle réinvente).
Du Franquisme à l’ère de la démocratie, le travail de Juana Biarnes et sa ténacité pour s’imposer dans un monde d’hommes lui permettent de collaborer à Pueblo et voyager dans toute l’Espagne, à la rencontre de nombreuses personnalités. Puis elle travaille pour ABC avant de se retirer de la scène avec son mari le journaliste français Jean Michel Bamberger, pour se livrer à son autre passion : la cuisine et l’ouverture du restaurant Cana Joana à Ibiza. Ses clichés sur les mutations de la société espagnole, la mode futuriste, les Beatles ont une saveur et une tonalité très particulières. L’esprit d’une jeunesse insouciante et avide d’ouverture et d’expériences. De plus, ses paroles émues et sincères devant tant de témoignages resteront l’un des temps forts du festival.

Cristina de Middel et son vaste panorama de projets (300 photographies au total) et des séries majeures telles que « That is what hatred did », « Party », « Jan Mayen », »Snap fingers and whistle », dessinent comme une constellation en devenir, une tentative ininterrompue de discerner la face cachée des évènements de notre monde, la part non dite, la falsification intentionnelle ou non du processus photographique.

Juana Biarnes.  À contre-courant
Cristina de Middel, Muchissimo
Centro Cutural de la Villa, teatro Fernan Gomez
Calle de Génova, 4
28001 Madrid, Espagne
http://teatrofernangomez.esmadrid.com/

– Le Danube revisité, un road trip au féminin !
Cette approche serait incomplète sans le formidable projet « Sur les traces d’Inge Morath » où 8 lauréates internationales du prestigieux prix Inge Morath sont parties par le même itinéraire le long du fleuve.
12 femmes, 2 bébés, 1 enfant, 1 camion et 4 voitures, 6543 kms parcourus, 80 heures sur les routes, 8 pays et 19 villes traversés, 34 jours au total : tels sont les marqueurs de cette aventure humaine et le défi relevé ! Chacune à partir du journal intime de l’artiste a vécu et retranscrit ses impressions, fantasmes, projections sur cette région aussi mystérieuse qu’inspirante et ses habitants.

In the footsteps of Inge Morath. Gazes on the Danube
Espacio Fundación Telefonica
Calle de Fuencarral, 3
28004 Madrid, Espagne
https://espacio.fundaciontelefonica.com

FESTIVAL
PHotoEspaña 2016
Festival international de la photographie et des arts visuels
Madrid, Espagne
http://www.phe.es

In the footsteps of Inge Morath. Gazes on the Danube
Espacio Fundación Telefonica
Calle de Fuencarral, 3
28004 Madrid, Espagne
https://espacio.fundaciontelefonica.com

FESTIVAL
PHotoEspaña 2016
Festival international de la photographie et des arts visuels
Madrid, Espagne
http://www.phe.es

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