Troisième point phare du Photo Vogue Festival 2017 – parmi les autres figurent les expositions Storie de Paolo Roversi ainsi que Fashion & Politics in Vogue Italia –, l’exposition PhotoVogue/Visions présentait le weekend dernier des œuvres choisies par un panel international d’experts de la plateforme de photographie Vogue.it.
Il en résulte un assemblage de thèmes et de styles en tous genres, une sorte de synopsis décrivant les différentes façons d’aborder à la fois la réalité et le rêve, deux éléments que les photographes marient à leur façon, pour arriver à leur moyen d’expression propre et leur patte personnelle. Les artistes présentés sont Alexandra Von Fuerst, Cécile Smetana Baudier, Clara Giaminardi, Daniel Jack Lyons, Giovanni Corabi, Harris Mizrahi, Isabel Martínez, Justine Tjallinks, Kiki Xue, Kyle Weeks, MOJOimages (Irina Yulieva et Victor Yuliev), Nadine Ijewere, R. Michael Walker, Romina Ressia, Rosa Polin, Scandebergs, Supranav Dash et Zhongjia Sun.
Certains d’entre eux ont répondu à quelques questions sur leurs œuvres exposées. Notons par exemple Justine Tjallinks, qui est basée à Amsterdam et nous explique que son inspiration lui vient des maîtres de l’époque du Siècle d’or néerlandais. « Enfant, j’ai pu voir des œuvres de Vermeer et Rembrandt : les mondes qu’ils ont créés m’ont fascinée. La lumière qu’ils maîtrisaient si bien, le côté théâtral, les contrastes… C’était un monde si différent de celui dans lequel je vivais », raconte-t-elle.
Les images d’Isabel Martinez (spécialiste en création publicitaire, instagrammeuse et photographe) sont marquées par l’impression du temps qui passe. « Les tendances sont éphémères mais la beauté est éternelle. Mon but est de rendre hommage à la mode intemporelle. Je me suis inspirée de techniques anciennes, avec des procédés de colorisation manuelle et des autochromes, déclare-t-elle. Mes images suggèrent un voyage dans le temps et l’espace : à l’ère de la post-vérité, je mets le spectateur au défi de se poser des questions sur l’instant où elles ont été prises. »
Pour le photographe italien Giovanni Corabi, ses images « explorent le monde émotionnel intérieur des hommes, leur virilité et la pression sociale qui leur impose de se conformer à la norme. J’ai su dès le début du projet que pour moi, il était essentiel que les sujets contribuent au résultat final. Les photos les montrent à travers mes yeux, et les textes écrits leur permettent de s’exprimer. Ce n’est pas seulement mon histoire ; il s’agit plutôt d’une collection de multiples histoires différentes, qui créent un voyage voué à la découverte. »
Harris Mizrahi, de New York, précise que ses images « ne sont pas des photographies de mode, mais ne sont pas dénuées de mode. Elles chevauchent la frontière entre fiction et réalité. À l’instar de la lumière et du geste, la mode ne constitue qu’un élément parmi d’autres permettant la lecture d’une photo. Le vêtement est un dispositif narratif et les choix vestimentaires d’une personne peuvent avoir un effet sur la façon dont on lit une photo ».
L’exposition était hébergée au BASE Milano, qui a également accueilli des conférences et débats avec des photographes et experts du monde entier. D’autres événements d’importance sont organisés en parallèle par un certain nombre de galeries renommées de Milan. L’exposition Photo Vogue/Visions a été organisée par Alessia Glaviano et Francesca Marani.
Paola Sammartano
Paola Sammartano est une journaliste spécialisée dans les arts et la photographie. Elle est basée à Milan, en Italie.
Photo Vogue/Visions
16 – 19 novembre 2017
BASE Milano
Via Bergognone 34
20144 Milano
Italie
