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Photo Phnom Penh 2018

Preview

Le temps passe… C’était, il y a donc dix ans qu’Alain Arnaudet, alors en charge du Centre Culturel Français de Phnom Penh m’avait proposé de créer le festival de photographie. Un défi, car il n’y avait pas de public évident, très peu de photographes et un environnement culturel faible en ce qui concerne les propositions visuelles.

Cette neuvième édition prouve plus que jamais, dans un Cambodge qui évolue plus vite que jamais au point d’avoir rendu presque méconnaissable sa capitale aujourd’hui hérissée de tours qui brisent sa traditionnelle horizontalité et de risquer de se brûler face à la présence de plus en plus marquée des Chinois, que le pari avait un sens. On n’en voudrait pour preuve que la mobilisation des 180 volontaires qui se sont inscrits pour préparer la manifestation et l’animer durant les différentes activités.

Alors qu’il n’y a toujours pas d’enseignement à l’image digne de ce nom, alors que l’école – tant publique que la myriade d’entreprises privées – ignore totalement l’enjeu des images, le public est au rendez-vous. Curieux, avide de voir et d’apprendre.

Le concept, qui fait dialoguer créateurs européens et asiatiques n’ a pas changé. Il s’avère et juste et productif. Et, si cette année des artistes français sont à l’honneur avec Charles Fréger présentant en très grand format sur l’immense mur de l’ambassade de France son travail sur les traditions ancestrales au Japon, avec Floriane de Lassée dont les femmes portant sur leur tête d’invraisemblables charges servent d’identité visuelle au festival, avec Olivier Culmann qui expose « The Others » à l’Institut Français du Cambodge et anime un atelier au Lycée Français Descartes, l’Asie est là en force, avec des talents confirmés venus de Chine ou une jeune pousse venue de Thaïlande. Et, alors qu’en 2008 nous avions eu du mal à trouver trois photographes cambodgiens à exposer, nous avons dû à regret limiter à quatre cette année les expositions des créateurs locaux. Il existe bel et bien, dans la foulée du festival, une « école » contemporaine de photographie cambodgienne.

Raison de plus pour préparer la dixième édition. Cela commencera par des expositions en France qui présenteront quatre générations d’auteurs, des auteurs d’après la période Khmère Rouge dont il ne nous reste, en photographie, que les portraits – par ailleurs admirables – des victimes du centre de détention et de torture S21 captés par leurs bourreaux. Une exposition qui sera présentée dès fin février à La Filature à Mulhouse, puis reprise à la Friche La Belle de Mai à Marseille, avant, sans doute, d’autres destinations. Il y a, naturellement, d’autres projets, de livres et d’eBooks entre autres, en recherche de financements.

Nous voudrions que la dixième édition, plus copieuse encore, faisant encore dialoguer les expositions dans l’espace public et en intérieur, permettent de présenter pour la première fois au Cambodge un panorama de la création contemporaine d’images fixes et de la confronter aux photographies prises durant les dix dernières années par ceux qui sont venus participer au festival ou l’accompagner.

Et, afin de prolonger la manifestation, nous avons le rêve d’ouvrir une école, gratuite, pour former à l’image et à ses métiers ceux qui en éprouvent le besoin et veulent s’exprimer. Pour la dixième édition comme pour ce pari sur l’avenir, nous avons, évidemment, besoin de moyens financiers. Oui, c’est un appel. Il mérite d’être entendu, au vu de ce qui a pu être réalisé, avec des moyens minimes, depuis dix ans. Par avance, merci donc.

 

Christian Caujolle

 

http://www.photophnompenh.org/

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