« Mais que font-ils tous ces gens derrières leurs portes, leurs murets, leurs haies, grillages et portails ? Contrairement aux pays anglo-saxons, les Français s’enferment, clôturent leurs pavillons. Longtemps je me suis posée la question : est-ce pour se protéger du danger extérieur ou bien pour protéger sa vie privée ?
Dans le Pays de Bray, les habitants sont comme partout ailleurs en France, ils s’enferment au milieu de belles vallées vertes, entourés de vaches qui reculent pour laisser la place à l’urbanisation.
Alors je suis entrée, j’ai poussé les portails, les lourdes portes en bois et j’ai vu ce que l’on ne voit souvent que d’un train : des scènes si ordinaires jouées par de petites silhouettes lointaines. Des vies simples, remplies de petits riens et de grands moments.
Les gens font des haies pour les tailler, mettent des rideaux brodés aux fenêtres pour faire joli, habillent les épouvantails, étendent le linge pour le faire sécher et sortent les moutons pour les faire manger. Des instants limpides qui coulent comme le ruisseau au fond du jardin. Ici, on secoue les couvertures par la fenêtre mais sans vouloir jeter de poussière aux yeux. C’est si simple. »
Stéphanie Lacombe est née à Figeac en 1976. Diplômée de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, elle vit et travaille à Paris. Elle est membre de l’agence MYOP et a reçu le prix Niepce en 2009 pour son travail « La Table de l’ordinaire ». Sa réflexion personnelle repose sur l’intimité familiale.
Bienvenue chez nous
Du 18 septembre au 25 octobre 2012
Galerie du Collège des Fontainettes
35 route de Gisors
60650 Saint-Aubin-en-Bray
France