La dernière édition de Phot’Aubrac vient de se terminer.
L’ambiance, si particulière, de ce festival déplace des milliers d’aficionados qui viennent s’y noyer. Tout ou presque est toujours là ! Le président Jean Pierre Montiel adresse un bon mot à chacun, il frétille comme un poisson dans l’eau. Nathalie Jurot a oublié de fermer son interrupteur depuis l’année dernière, elle est partout à la fois, elle pilote son équipe de super bénévoles de main de maître, elle anime le moindre rassemblement les mains en l’air, les yeux à l’affût du moindre problème. L’atmosphère Phot’Aubrac : laissez vous faire, ils s’occupent de tout le reste, pour l’instant, bien ancré dans les gènes de ce vrai festival avec des vraies rencontres. Ce que tous les festivals, rencontres et autres rassemblements ont perdu reste ancré parmi les roches de l’Aubrac. Pour ce vingtième anniversaire, l’ombre de Maurice Subervie est élégamment passée, il est certain que nous sommes nombreux à regretter son absence qui ne passe certainement pas inaperçue.
Si la belle coquille est quasiment intacte comme me le soulignait un photographe présent, il précisait que le contenu n’a pas suivi ni la même permanence, ni la même pertinence. La qualité photographique était bien inférieure à celle de l’année passée. Les sélections retenues, les choix photographiques des images, les impressions des œuvres, les scénographies mises en œuvre n’étaient pas à la hauteur de cette superbe manifestation. Bien entendu, les ténors traditionnels avaient répondu présents avec leurs images parfaites, plus deux ou trois photographes émergents (dernier terme à la mode !) qui les accompagnaient avec bonheur. Mais pour le reste, la confusion était grande. Y avait-il un thème ? Y avait-il des catégories ? Y avait-il des critères ? Y avait-il une sélection ? Pour toutes ces questions, la réponse semble être un « oui » ; curieusement, cela ne se voit pas dans tous les écrins attractifs qui hébergeaient des expositions. L’important travail consenti par les propriétaires de lieux d’expositions mériterait mieux que la grande partie des œuvres proposées aux nombreux publics.
Les vingt bougies ont été soufflées dans une bonne humeur pleine d’espérance. Sans argent, ou presque, mes amis poursuivez sur cette lancée avec toujours un vrai bénévolat pour les organisateurs, ce qui doit valoir également pour les photographes. Votre festival (cette vraie rencontre) est unique. Coté « Aubrac », je ne suis pas inquiet. Coté « Phot’ », les évolutions constatées nécessitent certainement quelques sérieuses adaptations.
Thierry Maindrault