Pas facile à trouver (bien que sur le bord de la route), l’étable à l’ancienne de Jean Prat représente un écrin où sont venues se loger deux expositions photographiquement passionnantes. Le duel entre la vraie photographie de nu sage et en priorité esthétique et des photographies un peu moins neutres sur l’émotion sensuelle et totalement réalisées sans appareil photographique et sans modèle. Cette association était une réussite avec une scénographie tout à fait dans la tonalité.
Phot’Aubrac 2021 : Dominique Agius
Le travail de Dominique Agius se concentre sur l’esthétisme, le graphisme, l’instant où la lumière dessinera la courbe parfaite. Les corps ne sont utilisés que comme un accessoire -indispensable certes- mais sans plus. Pas de provocation, pas de sensualité exacerbée ou de voyeurisme. La pureté de la ligne prévaut.
Phot’Aubrac 2021 : Jean Baptiste Post
Après une dizaine d’années comme photographe de portraits et de nus, ce spécialiste de l’informatique a évolué ostensiblement vers la construction d’images numériques. Le travail présenté dans son exposition est remarquable par la qualité et le rendu. A l’inverse de Dominique, les images offrent des corps sensuels, un peu érotiques et -un poil- provocateurs (au sens imaginaire) ; alors qu’ils n’existent pas comme tel.
Ces deux expositions en face à face dans un même lieu étaient incontournables. Elles posent dès maintenant de nombreuses questions sur l’avenir d’une certaine forme de photographie.
Thierry Maindrault