Vous avez tous entendu parler de l’homme qui parlait à l’oreille des chevaux, je viens de rencontrer l’homme qui butine avec les abeilles. L’expression est totalement vérifié, ce photographe là fait son miel ! La combinaison enfilée (mais est ce bien utile ?), l’action commence, l’enfumoir dans une main et l’appareil photographique dans l’autre, avec notre photographe apiculteur au commandes. Rien ne presse, chaque chose en son temps, le dialogue s’instaure, chacun à sa place. Les abeilles et leur interlocuteur sont dans un même espace où chacun s’affaire sans importuner l’autre. C’est ainsi que les images se construisent au détour d’un rayon ou d’un pistil, à l’intérieur d’une alvéole ou d’une corolle de pollen.
Je ne vous ai pas encore parlé des photographies et j’imagine qu’elles sont déjà dans votre tête avant même de passer devant vos yeux. La contemplation n’est plus qu’une formalité, le travail photographique est d’une qualité irréprochable quelque soit le point de vue visuel, sensuel ou intellectuel du lecteur, c’est magique. Les images sont bien composées, les éclairages subtils, les nettetés précises, les harmonies sonnent juste. Les œuvres racontent, émeuvent et enivrent sans que le sujet photographié ou le photographe ne s’imposent ostensiblement (laissez le nuage poétique …). Le spécialiste trouvera les réponses à ses attentes à travers une réalité documentaire d’une extrême rigueur.
« Balade pour un hexagone d’abeilles » se veut un manifeste de sensibilisation aux problèmes aigus rencontrés par le monde apicole, avec de telles œuvres photographiques, il a trouvé un avocat doué.
Thierry Maindrault