Travailler en noir et blanc sur un sujet social, c’est s’inscrire clairement dans une tradition, celle de l’ « essai photographique » qui fit les belles heures des magazines des années cinquante et soixante, quand la presse hebdomadaire tirait à des centaines de milliers d exemplaires. Une telle décision manifeste une belle confiance dans la capacité documentaire de l’image fixe, de sa rigueur de cadrage, de son organisation sous forme de récit. En restant longtemps avec les habitants qui, autour de la gare de Phnom Penh ont construit un mode de vie particulier et développé le commerce des crustacés, le jeune photographe a gagné leur confiance et, avec tendresse et sympathie, il a dressé le portrait de leur quotidien, aussi bien dans leur activité que lors des moments plus intimes, le soir, dans les familles, dans les intérieurs modestes. On sait ce mode de vie menacé par la transformation rapide de la capitale et sa « modernisation » à outrance et ce travail attentif et discret apparaît déjà comme un témoignage, une forme de mémoire.
Phan Phearith débute la photo en juin 2011. Quatre mois plus tard, il remporte le 1er prix du Cannon Marathon photo contest, et celui de l’Agence Melon Rouge quelques semaines plus tard, en partenariat avec Cannon. En 2012, il obtient le second prix du Photo Shootout et ses photos ont été exposées dans les principaux lieux culturels de Phnom Penh. Il est élève au Studio Images de L’Institut français du Cambodge. Il vit et travaille à Phnom Penh.
Photo Phnom Penh festival
Du 8 au 13 décembre 2012
Phnom Penh
Cambodge