Dans la capitale cubaine, le quartier résidentiel du Nuevo Vedado raconte une part de l’histoire du pays. Avant la révolution de 1959 cette zone verdoyante fut organisée comme un agréable ensemble de maisons modernes que ne séparaient aucun mur, aucune haie. Une sorte de parc habité. Après le changement de régime les maisons furent distribuées aux héros de la révolution qui obtinrent l’autorisation de les louer aux touristes étrangers. Aujourd’hui leurs héritiers les ont échangées, parfois vendues. Cette nouvelle classe aisée a conservé la plupart du temps le mobilier et les objets de décoration de l’époque bourgeoise. Fils d’architecte, le photographe a documenté cet univers inhabituel dans le pays. Il a d’abord, en noir et blanc, fait le catalogue des barrières, des portails, des murets qui protègent aujourd’hui ces maisons riches. Puis il a photographié les intérieurs comme le font les magazines de décoration. Il a conclu avec cette série de natures mortes d’objets tirés de ces maisons et qu’il a éclairés dans son studio. Fruits et bouquets avec en fond les papiers peints kitsch. Adrian Fernandez Milanes dit que ce sont les portraits des cubains riches. Tout est en matière plastique, les fleurs artificielles, les fruits sans saveur. Il les a scruté en gros plan pour ce qu’il appelle une « esthétique du vide ».
Né à Cuba, en 1984 Adrian Fernandez Milanes, est tout juste sorti de l’Académie San Alejandro puis de la Faculté des Arts Visuels de La Havane, ce jeune photographe développe un travail construit par séries. Attaché à la dimension documentaire de la photographie il l’utilise pour analyser des situations et des phénomènes sociaux. Tout en développant ses projets il enseigne à Cuba et également aux Etats-Unis, à la New York University. Il vit et travaille essentiellement à La Havane.
Photo Phnom Penh festival
Du 8 au 13 décembre 2012
Phnom Penh
Cambodge