Les corps purifiés de toute impureté sont recouverts de serviettes sèches – « dry » en anglais. Le souvenir même des maisons de bains s’estompe en Iran de plus en plus rapidement. Pourtant, ces établissements existent depuis des milliers d’années. Dans leurs salles avaient lieu des rituels de santé ou de beauté ainsi que des rassemblements hebdomadaires pendant lesquels les participants prenaient soin de leur corps. Bains, saunas et massages faisaient partie du programme, dans une atmosphère détendue propice à l’échange et à la conversation. Les lieux ne constituaient pas que des endroits où se laver et se faire laver ; leurs murs furent les témoins de rites purificateurs accomplis pour les naissances et les décès, d’événements historiques importants, de conspirations et de meurtres. Aujourd’hui encore, ces chambres et corridors dissimulent les réminiscences brumeuses des jours passés. C’est en cherchant des corps tatoués que le photographe iranien Peyman Hooshmandzadeh commence à photographier les bains de son pays. Peu à peu, il remarque des établissements qui, malgré leur charme et leur attrait, tombent en ruines. La série démarre en 1998, en noir et blanc, pour passer plus tard à la couleur. La séquence Dry ! comporte vingt-sept photographies prises à travers tout le pays, sauf à Téhéran.
Peyman Hooshmandzadeh est représenté par AG Galerie à Paris, en France. L’exposition Peyman Hooshmandzadeh: Dry! a eu lieu à la galerie jusqu’au 24 novembre 2017