Cette année, le Prix Howard Chapnick, d’une valeur de 5 000 $, a été présenté à Pete Brook pour son projet intitulé Une histoire de la photographie dans les prisons, écrite par des prisonniers. La subvention est attribuée à une personne pour son leadership dans tous les domaines liés au photojournalisme, tels que le traitement d’images, la recherche, l’éducation et la gestion. Pendant plus d’une décennie, Pete Brook a écrit et organisé des expositions photos sur les’incarcérations de masse aux États-Unis. Dans le cadre de ce projet, Brook enseigne l’histoire de la photographie à 28 hommes à la prison d’État de San Quentin, en Californie.
«Ensemble, nous analysons des dizaines d’images existantes. Par accumulation, nous créons une critique visuelle du complexe industriel de la prison centrée sur les prisonniers », déclare Brook. «C’est un honneur d’être le récipiendaire de la subvention Howard Chapnick, récompense qui honore une pédagogie centrée sur les personnes. Je suis solidaire des prisonniers, de leurs familles et de ceux qui redeviennent citoyens, mais je n’ai ni leur expérience, ni leur perspicacité.Ils sont experts. Si, en tant que société, nous devons mettre un terme aux échecs et aux abus de l’incarcération de masse, nous devons entendre la voix des prisonniers. »
« Pete Brook et les étudiants incarcérés qu’il a engagés dans ce projet créent une histoire de la photographie au sein du système pénitentiaire américain et un programme d’études sans précédent », a déclaré Brian Storm, fondateur de MediaStorm, membre du conseil d’administration de Smith Fund, et président du comité de sélection de cette année pour la Chapnick Grant. « Les recherches et la production de Brook sur ce sujet sont absolument fascinantes et représentent l’essence même de la subvention Chapnick. »
Description du projet (soumis par le photographe):
HISTOIRE DE LA PHOTOGRAPHIE DE PRISON ÉCRIT PAR LES PRISONNIERS
Les étudiants incarcérés et moi-même serons coauteurs de «Histoire 101: La photographie dans les prisons américaines», un programme de cours sur les images des sites carcéraux aux États-Unis et sur les sites carcéraux. Pendant une décennie, j’ai recherché, écrit et organisé des images du complexe industriel de la prison américaine. J’ai bénéficié de nombreuses ressources: libre circulation, communications illimitées et non censurées, capital culturel modeste, alliés professionnels, prêts entre bibliothèques et accès à des collections spéciales. Les personnes incarcérées n’ont pas le même accès aux personnes ou aux connaissances.
Bien que je me sois rendu dans des prisons et que je me sois porté volontaire par le passé, je reste un étranger au système. Bien que je sois solidaire des prisonniers, de leurs familles et des citoyens qui reviennent à la vie non carcerale, je n’ai pas la perspicacité des hommes et des femmes soumis au système pénitentiaire. Je n’ai pas non plus vécu des années de survie dans le système, à l’instar des prisonniers. Je voudrais reconnaître cette différence et aborderles tensions subies. J’aimerais partager les ressources mises à ma disposition.
