« Gaza, The Aftermath »
Quatre mois après le conflit israélo palestinien de l’été dernier, les gazaouis tentent de retrouver une vie normale. Cependant, l’atmosphère est plutôt maussade dans cette enclave de 40 km de long : le mécanisme de reconstruction s’attarde tandis que l’hiver arrive à grands pas.
Nous sommes fin octobre 2014. Les premières pluies d’automne tombent. Sur le chemin entre Erez (le seul point de passage humanitaire ouvert par Israël) et Gaza, nous passons devant les tours Al-Nahda détruites : elles reflètent déjà l’ampleur des dégâts causés par les bombardements de l’été.
A Gaza, la vie a repris son cours depuis la fin des hostilités le 26 août dernier. Pas un quartier n’a été épargné par la guerre : à chaque rue, une ou plusieurs maisons sont détruites. D’habitude, les gazaouis célèbrent la première pluie d’automne, celle qui purifie l’air et qui nourrit les terres. Mais cette année, les pensées vont aux personnes qui n’ont plus d’abris et qui doivent faire face au froid et à l’humidité.
Le conflit de l’été entre l’armée Israélienne et les forces armées du Hamas et du Jihad Islamic de Gaza ont fait 2502 victimes côté palestinien et 71 victimes côté israélien (dont 66 soldats). Parmi les victimes palestiniennes, on compte 1583 civils dont 521 enfants et 283 femmes (chiffres de l’Office for the Coordination of Humanitarian Affairs).
Depuis le cessez-le-feu, ce même organisme à dénombré jusqu’à 100 000 personnes déplacées au sein de la bande de Gaza, dont 28 000 sont réfugiées dans des écoles de l’UNRWA réaffectées comme abris. Les autres ont trouvé asile dans la famille, chez des amis ou encore, sont retournées vivre dans les décombres de leurs maisons dans l’espoir d’une aide financière pour la reconstruction.
Cette série tente de montrer le quotidien de quatre différentes familles habitant 4 différentes parties de Gaza. Chacune d’entre elles ont eu, ou partiellement eu, leurs maisons détruites par les bombardements israéliens. Le quotidien est difficile ; il n’y pas de travail, pas d’argent, les enfants s’ennuient et se retrouvent dans des conditions sanitaires inappropriés. De plus, l’argent promis et le matériel de reconstruction n’arrivent pas ou du moins, très lentement.
Pendant plusieurs mois entre octobre 2014 et août 2015, je me suis immiscée dans le quotidien de ces familles afin de raconter visuellement leur vie et leur combat pour enfin retrouvée une vie paisible.
Née en 1987 à Bruxelles, Virginie Nguyen Hoang a terminé des études de journalisme à l’IHECS (Bruxelles) ainsi qu’une formation en photojournalisme à la Danish Shool of Media and Journalism (Danemark). En 2010, elle devient photographe pour l’agence française Wostok Press qu’elle quitte en 2013 pour devenir pigiste à l’AFP. Entre temps, elle rejoint le Studio Hanslucas (mai 2012) et crée le Collectif HUMA avec ses collègues Frédéric Pauwels, Gaëtan Nerincx et Olivier Papegnies. En Janvier 2012 jusqu’à août 2014, elle s’installe en Egypte afin d’y travailler en freelance mais aussi en qualité de photojournaliste pour le journal local « Egypt Independent» donc l’équipe rédactionnelle est maintenant rebaptisée « Mada masr ». A travers ses photos, elle a pour ambition de raconter des histoires, plus particulièrement celles touchants à l’exclusion sociale. Depuis le début de sa carrière, Virginie a réalisé plusieurs reportages en Belgique bien sûr mais aussi en Syrie, en Egypte, en Turquie, en Libye, au Vietnam aux Philippines, en Ukraine et dernièrement dans la bande de Gaza.
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