Ces deux dernières années, fuyant la guerre et les persécutions, 1,5 million de personnes ont traversé la Méditerranée sur des bateaux de fortune pour rejoindre l’Europe. La plupart fuyaienst la guerre en Syrie, mais les demandeurs d’asile sont également arrivés par dizaines de milliers d’Afghanistan, d’Iraq, du Nigeria et d’Erythrée, entre autres. Les périls largement représentés de la traversée de la Méditerranée – plus de cinq mille noyades rien que pour 2016 – et le désespoir de certains migrants aux frontières dans les Balkans et dans les camps français ont fait naître une imagerie sans précédent, dont le sens a été mis en forme par les politiques et les observateurs, le tout au rythme effréné d’Internet.
On utilise souvent pour évoquer l’immigration en mots ou en images la métaphore de l’inondation – on parle de “flots” et de “marées” de migrants, on visualise des images de files, de foules, de masses. C’est un phénomène pétri de crainte, qui donne le sentiment de l’inévitable et de la perte de contrôle. La crise coïncide également avec la montée du sentiment xénophobe dans les grandes démocraties. Dressant la carte de divers tropes visuels et de certains cas de viralité, ce module considère les réfugiés au sein de l’espace virtuel, mais aussi les traces qu’ils laissent sur le plan idéologique comme pratique.
Il inclut des images de photojournalistes, qui font parfois des réfugiés les icônes de la souffrance. De telles descriptions reprennent les photos des grandes migrations humaines ayant suivi la Seconde Guerre Mondiale, à laquelle on ne cesse de comparer la situation actuelle en Europe.
Il inclut également des images qui ont suscité une viralité presque instantanée, enflammant de façon fugace l’attention internationale, mais brûlant assez fort dans l’espace virtuel pour affecter les politiques du monde réel. Certains contenus circulent sur des réseaux robustes, non visibles par un large public : les systèmes de surveillance des corps gouvernementaux, et les réseaux de migrants eux-mêmes, dont les smartphones sont les outils de survie.
Organisé par Joanna Lehan
Perpetual Revolution: The Image and Social Change
(Révolution perpétuelle : L’image et le changement social)
Du 27 janvier au 7 mai 2017
Centre International de Photographie
250 Bowery
New York, NY 10012
Etats-Unis