« Après cinq années d’études supérieures et de jobs étudiants, des centaines de curriculum vitæ envoyés, environ quarante entretiens et vingt-deux emplois différents, ma capacité à faire semblant s’est sérieusement étiolée. Inventer des compétences inexistantes, se dire
« dynamique » et « motivée » pour plier des vêtements pendant les soldes en étant payée 7 euros de l’heure, énoncer de manière convaincue que mon seul défaut est le « perfectionnisme » et que je suis « quasi-bilingue » en anglais et en espagnol…
Les objets mis en scène dans cette édition constituent une collection d’objets que j’ai volés, récupérés, subtilisés dans les différents endroits où j’ai pu travailler.
Aucun problème de kleptomanie me concernant, je n’ai d’ailleurs jamais volé dans un endroit où je ne travaillais pas.
C’est une mince compensation, une manière de tuer le temps, on y pense, on culpabilise, on renonce presque, on élabore des stratégies pour y arriver… »
Pauline Rousseau
À l’occasion de cette exposition un livre d’artiste sera publié en édition limitée. Tel un anti-CV, l’ouvrage Délits d’objets met en rapport les objets et les métiers exercés.
Pauline Rousseau – Délits d’objets
du 26 janvier au 23 février 2019
Dilecta
49, rue Notre-Dame de Nazareth
75003 Paris
http://www.editions-dilecta.com/fr/galerie/559-delits-d-objets-2019.html