Cette série est le résultat de déambulations nocturnes dans des villes un peu partout en France depuis environ 5 ans. J’y montre une France résidentielle endormie. Ces maisons, ces façades banales, je ne les aurais sans doute pas remarquées à la lumière du jour, mais la nuit elles se détachent de leur contexte et sont révélées par la théâtralité des éclairages urbains. Alors j’ai l’impression de voir un décor sans acteurs ou de repérer les lieux d’un tournage hypothétique, un lieu silencieux et fictionnel où quelque chose va se passer. Mon approche est frontale comme pour un portrait : baignées dans une temporalité suspendue, ces façades closes me parlent dans un langage que je ne comprends pas bien, pour dire des choses sur le foyer, la solitude, la vie de ceux qui habitent derrière ou y ont habité. Envahies par les ombres, elles forment un décor inquiétant et en même temps apaisant car en fait il ne s’y passe rien.
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