Au début du nouveau millénaire, le photographe australien Paul Blackmore a quitté Sydney pour s’installer à Paris dans le but de poursuivre sa carrière de photojournaliste.
Entre ses différentes missions, Blackmore a également pris le temps de développer ses projets personnels, et notamment de se consacrer à la relation qui unit l’humanité à l’eau, l’essence de toute vie sur Terre. Il a voyagé en Russie, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et au Japon, dans le sud de l’Asie et sur de nombreuses îles, ainsi que dans son pays natal. Il a photographié des festivités religieuses, des environnements urbains, des communautés reculées et des activités liées aux loisirs, élargissant à chaque fois la portée de son concept.
Au Bangladesh, Blackmore a pu constater directement la pollution endémique liée à la prédilection de l’Occident pour les usines de sous-traitants installées sur le continent asiatique afin d’économiser sur les salaires et d’augmenter les profits. Quand il a mesuré l’étendue des dégâts causés par ces pratiques, à la fois sur la santé des humains et sur la planète, son travail a commencé à explorer également la question de la dégradation de l’environnement.
Ce travail au long cours a été rassemblé dans At Water’s Edge, exposition qui a fait le tour du monde avant de prendre aujourd’hui la forme d’un livre. Réalisée en noir et blanc, cette série présente des contrastes d’ombre et de lumière serpentant sur le papier, ondulant comme l’eau elle-même, s’agitant aux franges de la pensée. Les photographies de Blackmore sont à la fois lyriques et documentaires dans leur composition. Il y partage ce qu’il a appris, pas seulement ce qu’il a pu voir, en composant chaque scène avec intelligence.
De l’immensité de l’océan Pacifique aux eaux noires toxiques du fleuve Buriganga au Bangladesh ; d’un pèlerinage vaudou à Haïti à l’agitation des vacanciers sur les bords de la mer Noire ; des canaux qui ramènent de l’eau fraîche à l’élite de Bombay à la vie sordide des réfugiés en Éthiopie, At Water’s Edge nous rappelle que quels que soient notre race, notre genre ou l’importance de notre compte en banque, nous avons tous besoin de l’eau pour assurer notre survie. C’est un de nos biens les plus précieux, et pourtant la dégradation de nos fleuves et de nos océans continue à un rythme très élevé. Si les photographies de Blackmore célèbrent en partie le caractère magique de l’eau, elles sonnent aussi comme un avertissement.
Lire l’article intégral dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
Livre
At Water’s Edge
Paul Blackmore
Publié par T&G Publishing Australia
306 mm x 260 mm
Couverture rigide avec jaquette
132 pages – 59 photographies N&B
http://www.tgpublishing.com.au/collections/frontpage/products/paul-blackmore-released-3-2012
http://www.paulblackmore.com