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Patrick Taberna en double

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Lauréat de la fondation HSBC en 2004 pour sa série «Au fil des jours» (publiée aux éditions Actes Sud), il poursuit avec «À contretemps» un travail d’une poésie intimiste, à la fois autobiographie familiale et journal de voyage.
Construisant une oeuvre lente (cette série a été commencée il y a six ans), Patrick Taberna photographie essentiellement en voyage, et sa famille est son unique sujet, ou, du moins, elle est le fil rouge qui suscite et accompagne toute sa photographie.
Ce besoin du voyage (pas nécessairement lointain) est une stimulation pour l’imaginaire, pour retrouver un esprit d’enfance où toute journée est riche en découvertes, où l’esprit est entièrement dédié à l’instant. 

«A contretemps»: c’est, dans un léger décalage par rapport au temps du quotidien, une photographie des sensations, ouverte au monde de l’enfance, à cet atelier des souvenirs où se forment des impressions durables. 
La simplicité est un équilibre difficile à atteindre. Patrick Taberna réussit dans sa photographie à nous faire partager ce bonheur d’un regard à la fois simple et unique. 
Bernard Plossu écrivait dans sa postface à «Au fil des jours»: «Ce que je ressens, en voyant ces images de Patrick Taberna, c’est qu’il en a besoin pour vivre…». En effet, cette photographie est essentielle car elle part d’une nécessité, celle de conserver (retrouver) cette sensation primordiale, à la fois commune et absolument personnelle, ce «Rosebud» qui nous habite plus que nous ne le pensons: le souvenir d’enfance.
Didier Brousse

Ce que je ressens, en voyant ces images de Patrick Taberna, c’est qu’il en a besoin pour vivre… Il faut voir pour vivre, ou vivre pour voir ? On passe d’endroits précis à des lieux vagues, d’un bruit à un bruissement, d’une odeur à une sensation, d’images solitaires à des images – volontairement – (re)groupées, « poétiquement » réunies…
Les photos sont en couleur mais est-ce qu’on s’en rend encore compte ? D’ailleurs le noir et blanc existe-t-il, et la couleur existe-t-elle ? C’est sans doute de cela que Patrick Taberna nous parle, que ce qui compte, ce n’est ni le carré ou le rectangle, ni la couleur ou le noir et blanc, c’est juste d’exister; parce qu’il a décidé de les voir, de les faire.
La photographie plasticienne, humaniste, littéraire, etc… : fausses barrières; il n’y a que des images qui parlent, et d’autres qui n’ont rien à dire (certaines qui parlent parce qu’elles n’ont rien à dire, la banalité comme langage ? Pas si simple, la poésie…). Qu’est-ce qui relie une femme de dos devant des cyprès, très italienne, à un aquarium de poissons rouges ? Un as de pique à un parking qui brille sous la pluie ? Les diptyques, triptyques, quadriptyques, mettent en scène « un monde », mais souvent une image seule suffit, l’air de rien, comme ça, parce que le vide entre deux immeubles de face est tout ce qu’il reste d’espace et de son, parce que derrière trois arbres il y a des jours et des jours de labeur dans un champ, parce qu’il pleut sur un pont en couleurs noir et blanc, et qu’avant de mourir, il faut prendre le temps de voir, de faire des photographies. Point.
Bernard Plossu

Expositions

Au fil des jours
Du 8 au 26 mai 2012
Galerie Tosei
5-18-20 Chuo, Nakano-ku,
Tokyo, Japan, 164-0011

A Contretemps
Du 14 avril au 27 mai 2012
Galerie Tanto Tempo
Kensho Building 3F, 2-1-3, Sakaemachi-dori, Chuo-ku,
Kobe, Japan

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