Patrick Longueville

La France dans tous ses états
Ma photo se nourrit de facéties. La rue les offre, lorsqu’elle sourit. Ça lui arrive ! Beaucoup plus souvent qu’on ne pourrait le penser pour qui sait regarder. Dès lors, yeux sortis de mes poches, pieds arpentant Paris, je m’efforce de capter ces sourires. Des sourires des choses vues qui, peut-être, réveilleront l’esprit de l’enfant qui demeure encore dans nos corps d’adultes. Avec sa part de naïveté, légèreté, gaieté et parfois de tristesse qui fait des enfants des êtres vivants. Percevant le monde sans apparats ni artifices, mais à sa juste valeur. Toutefois, je tiens à vous rassurer, depuis l’enfance j’ai appris à lire, écrire et réfléchir. Et c’est bien la réflexion qui m’a conforté dans mes choix d’adulte. Dans mes constats aussi. L’époque ne contenant plus assez de joie en elle pour faire sourire la vie, il faut l’égayer. Dès lors, à l’adolescence de la vieillesse, j’ai opté pour l’enivrez-vous d’un rien. Enfin, j’essaye. Pour faire sourire ceux que j’aime, dissiper leur ennui et ranimer leur vie. Mes photos ? Je les appelle des enfantaisies ! Elles n’épargnent personne. Hommes, scènes de vie, statues et l’air du temps n’y échappent pas. Partout où mon objectif les croise, j’essaye de les immortaliser de manière à la fois pénétrante et légère. Je fais du drôle avec du triste ou du drôle avec du drôle. Jamais de triste avec du triste. Je refuse l’immédiate intimité du malheur. Trop mielleux. Je préfère l’acidulé. Comme les sensations douces amères que me procuraient les bonbons acidulés de mon enfance. Je vous emmène dans un voyage perlé de jubilations et d’impromptus. Tous ces « trucs » un peu singuliers qui rendent le monde pluriel.
Patrick Longueville