L’Acropole, au jour le jour
Décor toujours recommencé
D’un palimpseste parisien
Passent les jours et j’y reviens
Finirai-je par m’en lasser ?
Voici près de deux ans que je photographie, au jour le jour ou presque, les affiches sauvages et changeantes recouvrant la vitrine de ce qui fut jadis un restaurant grec de la rue de l’École de médecine : « L’Acropole ». Pas tous les jours car je ne suis pas toujours à Paris, aussi parce que parfois rien ne change pendant quelque temps. À l’inverse, il arrive que deux passages se succèdent dans la même journée, recouvrant le soir ce qui avait été collé le matin. De temps en temps, les compteurs sont remis à zéro, la couche épaisse de papier gardant la mémoire en strates de plusieurs semaines est décollée et le verre réapparaît. Mes horaires ne doivent pas coïncider avec ceux des colleurs et décolleurs car je ne les ai jamais vus à l’œuvre. Restent plus de 150 clichés qui déjà s’amoncellent, dans l’attente des suivants… Jusqu’à quand ?
Patrick Flandrin
(À suivre sur Instagram @flandrinpatrick)