Pour le quatrième mois consécutif, Inimaginable*, c’est une photographie de William Daniels, sur le Paludisme / Malaria au Nigeria, qui a été choisie pour s’afficher dans les rues de Paris du 31 octobre au 06 novembre 2012.
Une image, une semaine, par mois
William Daniels : Paludisme/malaria : évitable mais pas rentable
Aujourd’hui, le paludisme/malaria tue chaque année plus de 1.000.000 de personnes dans le monde. En 2010 parmi ces morts, 700.000 enfants de moins de cinq ans.
Au siècle dernier, cette maladie tuait quasiment partout dans le monde habité, mais dès les années 50 le paludisme/malaria a été éradiqué dans la majeure partie de l’Europe et de l’Amérique du Nord.
En 1955 l’OMS – suite à l’impulsion de la Rockfeller Foundation Health créée en 1942 pour soutenir les forces armées alliées soucieuses de protéger ses soldats contre la malaria – lance un programme mondial, mais qui excluait les pays d’Afrique subsaharienne et Madagascar, d’éradication du paludisme, grâce à la mise au point du DDT et à sa dispersion à partir d’avions. Basé sur l’utilisation massive de cet insecticide, ce programme aboutit à l’éradication des moustiques et par conséquent de la maladie.
L’Espagne sera le premier pays officiellement déclaré exempte de paludisme en 1964.
Mais en 1972, l’OMS abandonne le programme d’éradication mondiale, pour un programme de contrôle mondial du
paludisme. Eradiquer le paludisme/malaria a cessé d’être un intérêt de santé publique, lorsque la maladie ne présentait
plus de menace socio-économique, ni en sécurité sanitaire dans les pays industrialisés et riches de l’Europe et de
l’Amérique du Nord.
Qu’importe que cette maladie continue de tuer son million d’humains par an, de maintenir toute une société dans la
pauvreté et une économie dans le sous-développement, pour peu que soient préservés les intérêts financiers des pays riches. En réalité, le paludisme n’est pas suffisamment rentable pour l’industrie pharmaceutique. Il y a dix ans, les dépenses globales consacrées à la recherche sur le paludisme s’élevaient à 65 dollars par victime, alors qu’elles représentaient 789 dollars pour un cas d’asthme et 3 274 dollars pour un SIDA.
Récemment dans un article, l’OMS a reconnu que si l’on avait éliminé le paludisme/malaria en Afrique il y a 35 ans; le PIB du
continent aurait dépassé de 115 milliards d’Euros son niveau actuel, soit 32% supplémentaires …
Aujourd’hui, 106 pays sont touchés par ce fléau, cela représente la moitié de la population mondiale, soit 3,3 milliards de personnes, et 91% des décès causés par le paludisme surviennent en Afrique subsaharienne.
William Daniels
Photographe de 35 ans, le travail de William Daniels s’articule autour de thématiques sociales ou humanitaires, souvent lié à des communautés isolées ou fragilisées.Son travail sur le paludisme Mauvais Air réalisé dans 7 pays et exposé en 2008 sur le Pont des Arts à Paris puis à Londres et au Parlement européen a été publié chez Images en manoeuvre. En 2007 il gagne la Bourse de la fondation Lagardère qui lui permet de travailler sur la jeune et très instable république du Kirghizistan. Ce travail, Faded Tulips, sera exposé début 2012 à la galerie Fait et Cause et publié dans un livre chez Emphas.is. Primé au World press en 2008, Il travaille régulièrement en commande pour la presse internationale et française ainsi que des ONG et institutions internationales.
Lieux d’affichage :
• 157 rue Vercingétorix 75014 Paris
• 94 boulevard Raspail 75006 Paris
• 119 et 226 rue Lecourbe 75015 Paris
• 69 rue d’Auteuil 75016 Paris
• 141 boulevard Sébastopol 75002 Paris (deux affiches)
*Inimaginable est une association qui propose de développer et financer les projets des photoreporters qui traitent de l’actualité des Droits de l’Homme et des Discriminations. Trop de reportages ne voient pas le jour faute de financement et les images ne « circulent » pas suffisamment auprès du grand public, pour cela, Inimaginable trouvera auprès d’une plate-forme de financement participatif (KissKissBankBank) le budget de production pour la réalisation du projet et sélectionnera chaque mois l’image d’un photographe pour organiser une campagne d’affichage en plein cœur de Paris.
Tous les mois, Le Journal présentera en avant-première la sélection de l’image choisie par le comité de sélection composé de personnalités invitées par l’association.