Le 20 juillet 1969, les astronautes américains Neil Armstrong, pilote du module lunaire Eagle, et Edwin E. (Buzz) Aldrin Jr se posent sur la surface de la Lune, dans une zone appelée Mer de tranquillité. Lorsqu’Aldrin rejoint Armstrong sur le sol, il s’extasie :
Buzz Aldrin : Beautiful. Beautiful.
Neil Armstrong : Isn’t that something? Magnificent sight down here. (Pause)
Buzz Aldrin : Magnificent desolation. (Long silence)
En seulement sept ans, les scientifiques, techniciens et astronautes de la NASA remplissent la promesse faite par le Président John F. Kennedy en 1962, d’envoyer un homme sur la Lune avant la fin de la décennie.
Les défis technologiques et humains soulevés par cette aventure spatiale stimulent l’innovation dans de nombreux secteurs scientifiques et industriels, dont celui de la photographie.
En 1962, l’astronaute Wally Shirra embarque un boîtier Hasselblad 500c muni d’un objectif Zeiss 80 mm sur la mission Mercury-Atlas 8. Il réalise alors les premières photos reconnaissables de la Terre. Ce même boîtier, dont le chargeur a été modifié pour contenir 100 vues, sera emprunté par Gordon Cooper lors de la mission Mercury-Atlas 9.
Par la suite, les sociétés Hasselblad, qui fourni les boitiers à la NASA, et Kodak, qui fabrique les pellicules et le papier pour les tirages, mobilisent leurs équipes de recherche pour perfectionner le matériel utilisé par les astronautes. Ceux-ci sont formés aux prises de vue dans les conditions de lumière extrêmes de l’espace, afin de maîtriser le cadrage, l’ouverture du diaphragme, et les filtres couleurs employés pour la photographie topographique. Les missions Mercury, Gemini et Apollo, impactent la fabrication des boîtiers, des objectifs et des différents supports (films et papier) ce qui entraînera des retombées commerciales importantes pour les marques impliquées. Les photos “souvenirs” des astronautes, diffusées par la NASA et publiées en couleur dans les journaux et revues à travers le monde, changent à jamais la perception publique du système solaire et de notre planète.
Ces tirages couleur d’époque, photographies de voyages hors du commun, documents historiques, objets extraordinaires, qui ont survécus au temps, à la lumière, renvoient au rêve ultime de l’homme, la quête millénaire : celle de dompter le ciel. Au delà de l’anecdotique ou du nostalgique, certains clichés sont devenus iconiques, intemporels : Ed White, rattaché à son vaisseau par un cordon ombilical, flottant dans l’espace au dessus du Nouveau-Mexique; La Terre, une agate bleue, qui s’éloigne du hublot d’Apollo 8; la trace de la botte d’Aldrin sur la surface lunaire…
Ces photographies s’adressent à toutes les générations. Au fond, que cherchons-nous parmi les étoiles ? Nos origines ? La preuve que nous ne sommes pas seuls ? Y a-t-il un ailleurs ? La Lune est peut être un miroir. En cherchant à l’atteindre, l’humanité a au moins compris une chose : que la Terre est le plus précieux des vaisseaux.
EXPOSITION
Magnificent Desolation
Jusqu’au 28 février 2015
Galerie Catherine et André Hug
40, rue de Seine / 2, rue de l’Echaudé
75006 Paris
Horaires : du mardi au samedi : 11h-13h et 14h30-19h
http://www.galeriehug.com