Après le succès de l’exposition parisienne, la Galerie Pièce Unique présente à Paris Photo Los Angeles le solo show de Hiroyuki Masuyama “Cava de’ Tirreni“.
On peut affirmer que de son berceau culturel Hiroyuki Masuyama maintient une connexion très forte à l’écoute de la nature et ses modifications au fil du temps. Il retrouve plus encore ce mouvement dans la dimension du voyage, une constante dans tous ses projets. Déjà à la fin des années 90 Masuyama opérait un montage, une surimpression de vues des parcs de Düsseldorf, où il habitait, réalisées grâce à une caméra panoramique avec laquelle il prenait une photo par jour, avec un écart d’un seul degré. Il en résulta une stragraphie de 365 vues et on pouvait ainsi déjà voir combien sa démarche était conceptuelle, loin du reportage intrinsèque. De 2002 à 2007, il se dédie au rapport entre transport aérien et temporalité en superposant des centaines de photos prises toutes les 20 secondes, lors de ses voyages interconnentaux. Il en naîtra des œuvres panoramiques monumentales.
S’il est vrai que Masuyama enregistre des instants, c’est seulement pour les recomposer en œuvres que l’on peut définir, sans aucun doute, imposantes. C’est le cas des projets “Aer J.M.W. Turner – The last journey to Venice”(2008) et “The lost works of Caspar David Friedrich” (2009). Séduit par la méthode de travail des ces grands peintres qui ne peignaient pas des paysages réalistes mais qui les refaisaient à leur retour à l’atelier d’après leurs croquis, Masuyama s’est rendu sur les mêmes lieux et a pris des centaines de clichés pour chaque vue. Ensuite, il les a surimposés jusqu’à obtenir une évocaon, presque fidèle dans la forme mais absolument actuelle dans la substance ; de plus, il a monté les œuvres sur des supports visuels lumineux (light boxes), qui en exaltent la contemporanéité. Les nuages et les vagues dont la lumière est si moirée sont le résultat de la juxtaposion, et, si l’on scrute aenvement ces œuvres, on verra que les figures sur les navires de la lagune vénienne sont les silhouees de gens d’aujourd’hui, et que les bâments de Londres sur le fond sont des construcons contemporaines. Il ne s’agit donc pas de reproducon, mais d’une observaon de la transformaon des lieux, d’un devenir. Et c’est dans cee transformaon des lieux à travers le temps que naît l’enchantement des œuvres de Masuyama.
Pour le projet “Cava de’ Tirreni “ en exclusivité à la galerie Pièce Unique, Masuyama connue à travailler le thème du voyage. Comme pour les projets sur Turner et Friedrich, l’arste a mis ses pas dans ceux des peintres du XIXème siècle pendant leur séjour en Italie sur ce qui à été appelé « Le Grand Tour » qui se déroulait dans l’Italie du Sud en se focalisant sur une étape importante « la sosta di Cava » (l’étape de Cava). Il s’est donc rendu sur les mêmes lieux et, comme l’avaient fait les peintres au XIXème, a pris des notes visuelles mais avec un medium différent : la photographie. C’est ainsi que chacune de ses œuvres est le résultat d’une opéraon complexe de montage de centaines de clichés pris aux mêmes emplacements où s’étaient tenus les auteurs des toiles originales. Cee exposion est donc une double invitaon au voyage : un voyage par les images et un voyage dans le temps.
Né en 1968 à Tsukuba, Japon – Vit et travaille à Düsseldorf et au Japon.