En attendant le retour de Paris Photo en 2024 au Grand Palais, en novembre 2023, le Grand Palais Ephémère est le lieu pour découvrir le nouveau, l’établi, l’histoire et les tendances de la photographie et de la culture visuelle. A deux pas de la Tour Eiffel, la 26ème édition de cet événement réunira 191 galeries et éditeurs, offrant l’opportunité de découvrir un monde d’images ou plutôt d’images du monde entier.
Nous avons essayé de suivre un parcours lié par le fil rouge de l’italianité, à travers les galeries italiennes présentes et à la découverte de quelques joyaux. Certaines galeries sont présentes depuis plusieurs éditions, d’autres sont de nouvelles venues. Selon tous les galeristes rencontrés, être ici est le signe de pouvoir apporter une contribution de qualité et d’apporter des images intéressantes au public des collectionneurs et des passionnés.
La Galleria Alberto Damian de Trévise, par exemple, a choisi de présenter un itinéraire axé sur la photographie italienne, des reportages avec des auteurs comme Lori Sammartino, Giovanna Borgese et Paola Agosti, avec des tirages vintage et, dans certains cas, littéralement uniques (en raison de la perte de négatifs). Et avec une sélection basée sur des photographies prises par les auteurs en Italie, sur des sujets toujours d’actualité, comme le travail ou l’émancipation des femmes.
Meri Marini, de Die Mauer (Prato), présente depuis cinq éditions, considère Paris Photo « comme un point d’arrivée et de nouveau départ. La galerie, explique-t-elle, ne travaille pas exclusivement avec la photographie mais l’inclut, car le photographe utilise l’appareil photo pour faire de l’art, comme Gianfranco Chiavacci, dont les images de recherche se situent dans sa parenthèse (d’un quart de siècle) de photographie placée à le centre d’une carrière de peintre ».
Le Studio G7 de Bologne a également décidé de ne présenter que des artistes italiens et de renoncer aux noms « plus faciles » car le public international n’a pas peur d’un nom inconnu et souhaite approfondir ses connaissances. Enfin, la réalisatrice Giulia Biafore déclare : « Pharis Photo est un environnement international et réceptif idéal pour présenter de nouvelles recherches. Le projet présenté comprend trois artistes d’Émilie-Romagne et le thème du paysage. Ils vont de Franco Guerzoni avec des photographies des années 70, Paola De Pietri et Daniela Comani ».
Selon Irène Crocco de Viasaterna, Milan (en première année à Paris Photo), « c’est le caractère international et un public très soucieux de la photographie qui caractérisent l’événement parisien. Le paradoxe est qu’en Italie nous avons de grands maîtres, mais le système autour de la photographie n’est pas encore complètement développé », ajoute-t-elle. Une curiosité : contrairement à ce qui se passe habituellement, deux galeries différentes, l’une à Milan (Viasaterna) et l’autre à Londres (Large Glass), ont décidé de présenter un seul artiste, car elles travaillent avec Guido Guidi depuis plusieurs années.
C’est également une première pour la galerie milanaise M77, qui traite de la photographie italienne de l’après-guerre à nos jours et expose à Paris les œuvres de Nino Migliori. Comme l’explique Chiara Principe, directrice générale de la galerie : « Nous pensons qu’en tant que moyen de communication, la photographie est encore un médium très contemporain ».
Red Lab, également à Milan, est une nouveauté cette année. Il est situé dans la section Curiosa qui, comme l’explique Lucia Pezzulla, « correspond à notre mission, car nous essayons de ‘faire’ de la photographie et de l’art contemporain, en travaillant du côté de l’innovation et du multimédia ».
Ruggero Montrasio, qui souligne l’ouverture internationale de Paris Photo, grâce à la participation de collectionneurs, d’opérateurs et de passionnés du monde entier, explique sa fréquentation de longue date du milieu parisien, qui pour la Galleria Montrasio (Monza/Milan) remonte à 2007 avec une exposition sur Luigi Ghirri. Le choix de cette année est de présenter des auteurs connus comme Ghirri, en effet, aux côtés d’autres émergents.
La Galerie Ncontemporary (Milan), quant à elle, présente des œuvres photographiques exprimant les recherches de Walter Niedermayr, Erin O’Keefe et Cristian Chironi, tandis que la Galerie PACI (Brescia/Porto Cervo) souligne l’importance de ce rendez-vous à Paris qui va au-delà de l’aspect marchand puisque, comme l’explique Giampaolo Paci, « c’est aussi un moment de rencontre intéressant entre conservateurs et directeurs de musée ».
Michele Bella, directrice de la Galerie Valeria Bella (Milan), souligne combien cet événement offre un point de vue privilégié sur la photographie tout-court. Une fois de plus, le choix était un chemin entre les œuvres d’auteurs italiens connus, comme Ghirri ou Mulas, et celles d’auteurs très intéressants mais peut-être moins connus du grand public.
Pierre André Podbielski de la galerie milanaise du même nom, qui expose à cette occasion des œuvres de Francesco Jodice, Gabriele Basilico et Silvia Camporesi, affirme que « pour ceux qui aiment la photographie, Paris Photo est capable d’introduire l’aspect historique de la photographie dans dialoguer avec la photographie contemporaine d’une manière différente chaque année ». Bref, une sorte de somme dynamique de l’histoire de la photographie.
Enfin, outre les galeries, on note la présence de deux éditeurs italiens spécialisés, L’Artiere Edizioni et Damiani.
Paola Sammartano
Paris Photo 2023
Grand Palais Éphémère
Place Joffre, 75007 Paris
Avenue Charles Risler, 75007 Paris
www.parisphoto.com