Son parcours personnel, son rapport à la photographie, Paris Photo New York et cette 23e édition qui se tient au Grand Palais : Florence Bourgeois, directrice depuis cinq ans de la foire parisienne, se livre sans détour. Entretien.
Par Sophie Bernard
Que faisiez-vous avant de prendre la direction de Paris photo ?
Mon arrivée à Paris Photo est un peu comme une reconversion en milieu de carrière puisque j’ai d’abord eu un parcours traditionnel : école de commerce, cinq ans d’audit, puis j’ai dirigé le contrôle de gestion chez Inès de la Fressange où j’ai découvert l’univers du luxe. J’ai ensuite été responsable du contrôle de gestion international chez Parfums Givenchy (LVMH). Cette première partie de carrière a donc été orientée international et finance, très opérationnelle car j’étais en lien direct avec les commerciaux. Cela signifie de nombreux voyages dans les filiales du monde entier. J’ai beaucoup aimé ces dix-sept premières années.
Pourquoi avoir changé de cap ?
Peut-être la sensation d’être allée au bout d’un chemin, d’en avoir suffisamment découvert les arcanes, les tenants et les aboutissants, l’envie d’évoluer dans un environnement culturel qui me nourrisse et par lequel j’étais attirée… Etant parisienne, j’ai très jeune fréquenté les musées… Et, à la naissance de mon quatrième enfant, j’ai décidé de prendre un congé parental. J’en ai profité pour reprendre mes études – une licence en Histoire de l’art à la Sorbonne spécialité contemporain –, puis j’ai obtenu le diplôme de l’Ecole du Louvre. C’est ainsi que je me suis reconvertie dans le milieu de l’art.
Quelles différences notez-vous entre le monde de l’art et l’univers du luxe ?
Il n’y a pas de si grandes différences car dans ces deux domaines il y a une grande part de création, de savoir-faire, d’artisanat et une recherche de l’excellence. Le luxe, c’est aussi une industrie et une source de profit considérable… On sait à quel point ce domaine est important pour la France. J’ai beaucoup appris et aimé travailler dans cet univers. C’était passionnant…
Avant Paris Photo, vous avez dirigé PAD Paris et Londres…
Après l’Ecole du Louvre, j’ai d’abord parachevé ma formation par un stage d’un an chez Artcurial comme bénévole, j’en suis fière ! J’ai adoré cette période où, après avoir déambulé dans les musées et les bibliothèques, j’ai enfin eu la possibilité de toucher les objets – après cette expérience, on a souvent du mal à se retenir de toucher les sculptures dans les musées… Par la suite, Patrick Perrin, le fondateur du PAD, m’a recruté. C’est avec lui que j’ai appris à gérer un salon, une business unit dans le milieu de l’art, car un salon, c’est aussi cela.
La photographie fait désormais partie intégrante de votre vie professionnelle, qu’en est-il sur le plan personnel ? Quel est votre première émotion liée à ce médium ?
Quand j’étais jeune, je faisais un herbier et, de fil en aiguille, j‘ai découvert les cyanotypes de Anna Atkins (cette botaniste est considérée comme une pionnière dans l’utilisation des photographies pour illustrer des herbiers dans des ouvrages parus dès 1843, ndlr). De temps en temps Hans P. Kraus en présente sur la foire…
Vous avez donc découvert la photographie à travers les livres ?
Oui, et avec la photo humaniste – Edouard Boubat, Henri Cartier-Bresson… J’y ai été très sensible car c’est Paris, le Luxembourg : je suis parisienne à 100 % ! Forcément, ces photos me touchaient… Plus récemment, j’ai été marquée par un travail sur un opéra de Wagner du vidéaste Bill Viola… Je pense aussi aux cours de Sylvie Aubenas que j’ai suivis à Paris IV. J’en garde un grand souvenir, d’une certaine façon c’est avec elle que j’ai découvert l’Histoire de la photographie…
Vos parents étaient-ils collectionneurs ?
Ma mère est historienne de l’art et collectionneuse, en effet… Mon père était plutôt “scientifique” et en même temps très intellectuel. Il ne comprenait pas toujours ce que qu’elle achetait quand, par exemple, elle revenait avec un tableau de Pat Andrea mêlant collage, peinture, voire d’autres éléments comme une petite culotte… Elle ne collectionnait pas la photographie en particulier…
Et si je vous dis “album de famille” ?
Les souvenirs remontent : mon père filmait beaucoup et ensuite il projetait les films… La photo de famille, bien sûr… Je me souviens en particulier des photos – sur son lit de mort – du petit frère de maman qui avait été touché par une grenade après la guerre et qui est décédé à 14 ans. Ou encore des photos d’enfance de ma mère avec sa sœur jumelle, habillées et coiffées de la même manière. Elles étaient surnommées les barres parallèles parce qu’elles étaient grandes et minces…
Photographiez-vous ?
Je suis une piètre photographe… Mais nous avons une tradition dans la famille pendant les vacances dans ma maison en Bretagne où l’on se retrouve en famille : tous les ans, on prend une photo au même endroit avec la mer en arrière plan avec mes quatre enfants… Un peu à la manière de Nicholas Nixon. Et dans cette maison, un mur est dédié à ceux qui me rendent visite. La photo est une trace de leur passage ; c’est à la fois un témoignage d’amitié de les placer sur cet espace et des souvenirs. Avec le temps, c’est touchant de voir les disparus toujours présents grâce à la photo…
Etes-vous collectionneuse ?
Je ne suis pas une vraie collectionneuse… En revanche, je me fais plaisir. J’ai commencé par le dessin. De manière générale, je suis attirée par le papier : je serais d’ailleurs incapable de lire un livre sur une tablette… Je suis venue à la photo progressivement depuis que je dirige la foire. Tous les ans, j’y fais un achat. J’en acquiers parfois en dehors… même dans des foires concurrentes, je ne devrais pas le dire… (rire) Ce sont des coups de cœur ; je n’ai pas de ligne directrice. Je suis attirée par le travail sur le matériau, par l’unicité. Par exemple, dernièrement, j’ai acheté une photographie d’Ellen Carey, représentée par la galerie Miranda, une petite tour Eiffel repeinte de Alain Bublex chez Vallois. J’aime aussi la photo vernaculaire : je suis toujours attirée par le stand de Lumières des Roses. J’aime les mains et les escaliers… ce n’est pas très original… J’y ai acheté un très bel escalier d’un phare il y a deux ou trois ans… Et il y a les photos que j’adorerais avoir, comme un triptyque de Meghann Riepenhoff représentée par Yossi Milo. Cette artiste plonge son papier dans la mer, ce qui donne des œuvres uniques magnifiques… J’aime aussi les daguerréotypes d’Ansel Adams…
Vivez-vous avec les œuvres que vous avez acquises, les accrochez-vous chez vous ?
Oui… Je viens d’acheter un petit photogramme de Nadim Asfar qui, pour l’instant, est posé dans l’entrée… Il faut absolument que je lui trouve sa place. Chaque œuvre est associée à un souvenir personnel. J’ai notamment un dessin de Chiharu Shiota que m’a offert un ami où elle est représentée poussant des murs… Je l’ai accroché dans un endroit très visible car cela correspond à un moment particulier de ma vie… le regarder me donne de la force…
Actuellement, il y a un retour en force des procédés anciens et l’aspect expérimental et la matérialité sont prépondérants… Quel est votre point de vue sur Approche, cette foire au concept original, entre salon et exposition, qui se tient au moment de Paris Photo ?
Je ne peux malheureusement pas y aller car c’est au même moment… mais elle fait partie de notre programme “A Paris pendant Paris Photo”, nous avons donc des liens amicaux… Certaines des galeries présentes sur Paris Photo, comme Binome, y sont aussi… Ce genre d’événements, et bien d’autres, qui se tiennent au même moment que Paris Photo, contribue à montrer et à faire parler et connaître le travail des artistes. Cela crée une effervescence autour du médium… C’est positif. C’est la raison pour laquelle j’aimerais – et on y travaille à plusieurs actuellement, notamment avec la Mairie de Paris et le ministère de la Culture – que le Mois de la Photo revienne à Paris à l’automne, il y aurait une vraie logique. Que ce soit une pierre de plus à l’édifice pour faire venir des collectionneurs, amateurs ou professionnels du monde entier. Cette manifestation mériterait d’être relancée…
Paris Photo est incontestablement le fer de lance des actualités liées à la photographie en novembre à Paris. Vous fêtez cette année vos cinq ans de direction. Quels sont vos bons et mauvais souvenirs ?
Le plus mauvais, c’est évidemment 2015, ma première année à Paris Photo, avec les attentats du vendredi soir : nous étions au Silencio avec toute l’équipe… Rapidement nous avons créé une cellule de crise avec la RMN et la direction générale de Reed et avons pris la décision de fermer la foire le samedi matin, puis d’indemniser les exposants… Un souvenir bouleversant humainement ; j’ai encore en tête le désarroi des exposants le samedi matin, la tristesse ambiante, l’angoisse… le cœur n’y était plus…
Mon “bon” souvenir, c’est en tant que directrice de la troisième édition de Paris Photo Los Angeles qui s’est tenu dans les studios de la Paramount… lieu extraordinaire ! Même si quelques mois auparavant nous avions pris la décision de ne pas faire la 4e édition…
Considérez-vous cela comme un échec ?
Non, je dirais plutôt que c’est une expérience. Il y avait un risque sur le contenu, on n’avait pas complètement rencontré le marché… C’était une décision raisonnée, pour ne pas endommager la marque Paris Photo.
Après Londres et Los Angeles, l’installation de Paris Photo New York en partenariat avec l’Aipad en avril prochain s’annonce-t-elle comme un défi personnel ?
C’est un projet que je porte depuis près de deux ans… Il y avait deux possibilités : soit on lançait une foire seuls, concurrente de l’Aipad qui se tient tous les ans au printemps à New York, soit on trouvait une forme de collaboration pour unir nos compétences. C’est cette voie que j’ai défendue… Après de nombreuses discussions, nous sommes parvenus à un accord.
Quels en sont les termes ?
La foire appartient désormais à Reed Expositions qui prend les risques financiers et c’est l’équipe de Paris Photo qui a en charge sa gestion, l’Aipad ayant un rôle consultatif… L’idée est d’unir nos expertises. Pour l’Aipad, il s’agit de protéger leurs membres et pour nous d’avoir une foire dont le contenu corresponde à nos critères, c’est-à-dire couvrir un champ large et qualitatif de la création photographique, de l’ancien au contemporain en passant par le moderne.
Quels sont les enjeux pour Paris Photo ?
Notre ambition n’est pas de dupliquer Paris Photo à New York mais de toucher les galeries d’Amérique du Nord, notamment celles de la Côte Ouest, d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud en priorité, et particulièrement celles qui ne viennent pas à Paris pour des raisons financières et d’éloignement géographique. Notre intention est d’instaurer une direction artistique de manière à ce que les accrochages soient du niveau qualitatif de ce que l’on voit à Paris Photo. Ainsi, les postulants doivent proposer une programmation mais aussi une scénographie… Notre souhait est également de faire venir des galeries dédiées au contemporain pour donner du dynamisme car celles-ci ont un peu été oubliées ces dernières années à l’Aipad.
Avez-vous constitué un comité de sélection ?
Oui, l’Aipad n’en n’avait pas mais c’est pour nous un point essentiel qui fait partie de notre ADN. Il comprend notamment Caroline Wall (galerie Robert Mann, New York, membre du conseil d’administration de l’AIPAD), Michael Hoppen (galerie Michael Hoppen, Londres), Yancey Richardson (Yancey Richardson New York), Stephen Bulger (Galerie Stephen Bulger, Toronto), Richard Moore (Richard Moore Photographs, Oakland), président de l’Aipad depuis août 2017 qui a joué un rôle déterminant dans la réalisation de la collaboration avec Reed Expositions France pour la création de Paris Photo New York, et enfin Alexis Fabry (Éditions Toluca, Paris).
Selon vous, pourquoi les chances de réussite sont plus importantes qu’à Los Angeles ?
Le marché new-yorkais est extrêmement énergique. Les galeries sont nombreuses et la photo est très présente dans les musées. Notez également que l’ICP va prochainement inaugurer sa nouvelle adresse, un lieu d’exposition couplé à son école… On cible 100 à 120 galeries contre 180 à Paris, plus une trentaine d’éditeurs avec de nombreuses dédicaces de livres car cela apporte une énergie considérable en faisant venir un public complémentaire (à Paris, il y en a plus de 200)… S’ajoutera un programme de conversations, ce qui est également un facteur dynamisant.
Revenons à l’édition 2019 de Paris Photo. Pourquoi réorienter le secteur Curiosa créé l’année dernière sur l’émergent contre un thème auparavant ?
Cette idée de mettre en avant l’émergence n’est pas nouvelle pour Paris Photo : il y a trois ans nous avons lancé Carte blanche Etudiants (en partenariat avec Picto et Gares & Connexions) qui permet à quatre lauréats de présenter leurs travaux Gare du Nord et de disposer d’un emplacement dans la foire pour rencontrer des professionnels. Il y a trois ans également, nous avons mis en place un partenariat avec l’école des Gobelins permettant à une dizaine d’étudiants de filmer et photographier la foire du premier jour de montage jusqu’au démontage, les mettant ainsi en situation professionnelle. Leurs travaux sont restitués chaque jour sur la foire, sur notre site et les réseaux sociaux… Enfin, depuis l’année dernière, nous avons aussi un partenariat avec le Jeu de Paume à destination des lycéens et étudiants qui prend la forme d’un parcours croisé Paris Photo/Jeu de Paume pour des visites privilégiées…
Est-ce aussi parce que l’émergence est un gage de renouvellement de la foire ?
Tout d’abord, il me semble important de pouvoir attirer des galeries qui veulent présenter des jeunes artistes. Pour cela, nous leur proposons des prix d’entrées plus accessibles. Certaines d’entre elles sont d’ailleurs également dans le secteur principal… Cela apporte de la fraîcheur car les pratiques et l’appréhension du médium de la jeune génération sont différentes. Cela correspond aussi à une attente des visiteurs. C’est dans cet esprit que l’on a créé le secteur film il y a deux ans : on s’est aperçu que nombreux étaient les ponts entre les disciplines. Encore une fois, nous avons à cœur de montrer l’image dans sa globalité et sa diversité…
Qu’est-ce qu’une bonne foire selon vous ?
La qualité de son contenu, bien sûr… C’est faire venir les plus grandes galeries, accorder une attention particulière à la scénographie car dans une foire il y a tellement à voir… D’où l’intérêt également d’augmenter le nombre de solo-shows et duo-shows – il y en a respectivement 30 et 13, soit un peu plus que l’année dernière. Cela donne une très forte lisibilité de la démarche des artistes et permet de mieux comprendre leurs travaux… Une bonne foire, c’est aussi avoir une stratégie marketing et digitale de façon à faire connaître les galeries et les œuvres, faire venir les visiteurs, s’associer à des partenaires qui apportent aussi leurs expertises… Le but est de monter un événement qui soit à la fois une plateforme de découvertes et d’échanges. Et faire qu’elle soit suffisamment fraîche d’année en année pour rester toujours aussi désirée, désirable et attractive. On constate d’ailleurs que les temps de visite à Paris Photo sont plus longs que dans les foires d’art contemporain. C’est sans doute lié au médium lui-même : les formats sont plus petits et nécessitent une attention à l’œuvre plus grande… Nous avons également conscience que les visiteurs ne viennent pas seulement pour les présentations des galeries mais aussi pour assister à des conférences d’où Plateforme et The Artist Talks conçus et animés par l’équipe de la revue The Eyes autour du livre photo.
Augmenter le nombre de visiteurs d’année en année fait-il partie de vos objectifs ?
On ne cherche pas à battre des records de fréquentation mais plutôt à travailler la diversité et la qualité des visiteurs car nous sommes là pour servir nos exposants, galeries et éditeurs. Un bilan positif pour un exposant, c’est le fait de nouer des contacts de qualité, rencontrer de nouveaux collectionneurs, discuter avec les responsables de musées en vue de leur vendre des pièces, faire connaître ses artistes ou ses publications… Vendre sur place, bien sûr, mais aussi initier des rencontres qui déboucheront sur des transactions dans les mois suivants. Pour nous, ce qui compte, c’est donc de faire venir des visiteurs qui correspondent à ces critères mais aussi les amateurs. A titre personnel, j’ai fait découvrir la foire à des amis qui y achètent tous les ans une photographie. On sait que la photo est un point d’entrée dans une collection car c’est une discipline plus accessible culturellement et financièrement que la peinture ou la sculpture.
Paris Photo, c’est aussi le Grand Palais et sa majestueuse nef. Un cadre exceptionnel que vous allez devoir quitter pour trois ans pour cause de travaux après l’édition de 2021. La foire ne risque-t-elle pas d’en pâtir ?
Je vais vous raconter une anecdote : je me souviens d’une conversation avec Tim Jefferies (Hamiltons Gallery, Londres) en 2011, la première année où Paris Photo était au Grand Palais. Je lui ai demandé son sentiment sur ce nouveau lieu, il m’a répondu avec beaucoup humour : “Le problème, c’est que les gens ne regardent pas les photos mais la nef qui est sublime !”… Plus sérieusement, avec tous les acteurs concernés – la Rmn, les événements se tenant au Grand Palais, le comité Olympique…–, nous travaillons de concert depuis deux ans. Nous serons relocalisés dans un bâtiment éphémère signé Wilmotte & Associés entre l’Ecole militaire et la Tout Eiffel : il fallait trouver un endroit central et prestigieux pour ne pas perdre en grandeur et en magnificence. En plus du bâtiment éphémère, une structure attenante sera rajoutée pour la Fiac et Paris Photo car nous avons besoin d’un espace plus grand.
Comment s’établit l’équilibre entre d’un côté le comité de sélection chargé de choisir les exposants et de l’autre le travail de proximité que vous effectuez (avec Christoph Wiesner) auprès des galeries ?
Tout d’abord, je voudrais dire qu’avec Christoph, nous travaillons de façon très étroite et très complémentaire ; on échange en permanence et on est sur la même longueur d’onde. Nous voyageons en effet beaucoup tout au long de l’année pour découvrir les projets des galeries in situ, discuter avec elles… Nous présentons entre 250 et 300 projets au comité de sélection ; on écoute leurs suggestions et c’est sur cette base que s’établit le dialogue pour avoir un panorama le plus éclectique possible… On s’enferme pendant deux jours et chaque projet est regardé, puis re-regardé…
Quelle réponse donneriez-vous à la galerie qui meure d’envie d’être à Paris Photo depuis des années ?
C’est aussi pour répondre à plus de sollicitations que l’on a créé deux secteurs supplémentaires – Prismes et Curiosa –, ce qui nous permet d’avoir deux fois quatorze exposants en plus… Il y en a en effet toujours une petite dizaine qui restent de côté bien qu’on aimerait les intégrer… Je leur dis de ne surtout pas désespérer. Il faut apprendre à se connaître et à convaincre autour d’un projet… Notez que cette année il y a 180 galeries dans le secteur principal dont 33 nouvelles participations : cela prouve que chacun a sa chance. Die Mauer & Sous les étoiles essayent depuis longtemps. Cette année, on les a vu à Miami, puis à New York, et leur projet nous a convaincus ; on en a beaucoup parlé avec le comité de sélection. Je pense aussi à trois galeries turques qui seront présentes pour la première fois… Je le clame haut et fort il n’y a pas de copinage : la sélection se fait avant tout sur les projets…
A l’inverse y a-t-il des galeries que vous vous rêvez d’avoir ?
Evidemment on est toujours frustré de ne pas montrer certains projets mais avec Christoph, on prend notre bâton de pèlerin dès que la foire est terminée pour essayer de convaincre… Cette année on est heureux d’accueillir pour la première fois Hauser & Wirth qui va présenter un solo show de August Sander. Autre fierté : Gagosian qui fait un co-stand avec 1900-2000 (de retour après quelques années d’absence). Ensemble, ils présentent un solo show de Man Ray… Tous les ans on a des pépites !
Paris Photo 2019
Novembre 7–10, 2019
Grand Palais Paris