Ce fut l’une des présentations les plus intéressantes de Paris Photo. Evangelia Kranioti à la galerie Sator.
En 2015, Evangelia Kranioti effectue une résidence artistique à Beyrouth. Dans la série Sunlight / Unlight sur l’architecture et la figure féminine, elle perçoit la capitale telle une enclave de science-fiction méditerranéenne dont les vestiges pourraient dater aussi bien du passé que du futur. Un palimpseste de traces urbaines et d’un lointain souvenir de guerre, entre lumière et obscurité, liberté et soumission, héritage et abandon.
En continuité de ce travail singulier, Kranioti mène un projet personnel sur les contrastes sociaux de Beyrouth. Intriguée par la présence de femmes d’Asie et d’Afrique, l’artiste s’intéresse à la « kafala », un système d’adoption extrêmement controversé qui réunit les conditions d’un esclavage moderne dans le Liban d’aujourd’hui.
Les travailleuses étrangères recrutées grâce au « kafala » sont traitées comme des marchandises, leurs employeurs ayant toute autorité sur leur visa et permis de travail. Une telle procédure les exclut du code du travail mais les rend aussi extrêmement vulnérables à l’exploitation et aux mauvais traitements.
