Une présentation extensive de Michael Schmidt (1945-2014) – l’un des photographes allemands les plus importants de l’après-guerre – est à l’affiche à Paris Photo. L’exposition a été conçue en collaboration avec Thomas Weski, conservateur de la Fondation Michael Schmidt, qui prépare en ce moment une rétrospective de l’œuvre de l’artiste en 2020 à la National Galerie de Berlin.
Michael Schmidt a surtout produit de grandes séries, et pour chacun de ses projets, il a développé un nouveau langage pictural. Son travail se distingue par son approche intransigeante de la réalité et sa quête obstinée d’une nouvelle approche de la réalité par le biais de la photographie.
La présentation à Paris Photo comprend des groupes de presque toutes les grandes séries de Schmidt. Son travail intense et poignant sur le mur de Berlin, Waffenruhe (Cesser-le-feu) de 1985-87 sera représenté par un triptyque et un ensemble de neuf photographies. C’est probablement sa série la plus célèbre et elle a été exposée au Musée d’Art Moderne de New York en 1988 ainsi que dans de nombreux musées en Europe. Son exploration épique de l’industrie alimentaire mondiale intitulée Lebensmittel (Alimentation), 2006-2010 fera l’objet d’une présentation spéciale que l’artiste avait conçue de son vivant .
Le projet a été exposé à la Biennale de Venise en 2013 et a remporté le prestigieux Prix Pictet en 2014. On verra en outre des photographies de 1989-1990 et 1989-90/2009, une série d’images fragmentaires et sombres qui captent ce qui restait du mur dans la ville de Berlin, ainsi que ses premiers paysages des années 1970 et un groupe de sa série Frauen (Femmes), créée de 1997 à 1999. Une séquence d’images de Natur (Nature), le projet réalisé peu de temps avant sa mort en 2014 sera également présentée. A une échelle intime, ces magnifiques photographies de broussailles, d’arbres, d’herbes et de terre représentent une compréhension existentielle de la nature et de son importance pour nous.
L’œuvre de Michael Schmidt reflète les différentes idéologies du XXe siècle en Allemagne et retrace leur impact sur l’individu – en grande partie par le biais de sa documentation de l’environnement urbain dans sa ville natale de Berlin, la ville du mur. La richesse des gris, avec toutes leurs variations et leurs nuances, caractérise ses photographies en noir et blanc, qui sont sobres mais lyriques. Les œuvres de Schmidt sont imprégnées d’une esprit de résistance intransigeant, justement parce qu’elles sont totalement dépourvues d’agitation, de théâtralité, de drame, ou d’un éclairage direct. Comme Lewis Baltz l’a écrit : « Il est un artiste du fragment, de la complexité, de la contradiction. »
Michael Schmidt – Galerie Nordenhake, Stand A22
A Paris Photo 2016
Du 10 au 13 novembre 2016
Grand Palais
Paris, France