L’œuvre de la photographe suisse Béatrice Helg occupe une place singulière dans la tradition de la photographie mise en scène, qui a vu le jour dans les années 1980. En effet, bien loin des œuvres hyperréalistes ou narratives, ou des reconstitutions de scènes de la vie quotidienne, son travail donne à voir des formes abstraites, des mondes lumineux.
L’icône, dans la tradition orthodoxe, est une fenêtre ouverte sur l’invisible. Et c’est l’image qui nous vient à l’esprit en contemplant les espaces construits de Béatrice Helg, qui vibrent d’un silence d’outre-monde. Depuis ses premiers travaux, l’artiste a su conjuguer matière et théâtralité, ou réel et vision. Influencée par l’avant-garde russe et le constructivisme, passionnée par l’architecture, le théâtre et l’opéra, elle met en scène ses photographies, crée des espaces monumentaux où semblent s’entremêler la sculpture, la peinture, l’environnement et surtout la lumière.
Plus que tout autre, la lumière est ici le matériau sans quoi l’œuvre n’existe pas. Elle est le médium par lequel toute révélation est possible. Ces « tableaux », hantés par la contradiction entre lumière et obscurité, ouvre sur un infini, sur une quête d’absolu ou la recherche de l’illimité d’un mystère intérieur.
Béatrice Helg – Photo & contemporary, Stand C6
A Paris Photo 2016
Du 10 au 13 novembre 2016
Grand Palais
Paris, France