Plus de 80 photographies de Pierre Houlès, Claude Guillaumin, André Carrara, Isi Veleris, Guy Bouchet, Steve Hiett et Michel Momy seront exposées sur les cimaises de l’Espace Miramar du 8 avril au 5 mai 2015. Des clichés qui sont représentatifs de ces années de totale liberté à New-York de 1967 à 1986 et qui rendent hommage à l’un des photographes les plus flamboyants et séduisants de sa génération, mort prématurément à 40 ans, Pierre Houlès.
Pierre et moi sommes arrivés à New York en 1967. Pierre est décédé en 1986, à l’age de 41 ans. A l’époque,la petite communité française occupait essentiellement les secteurs de la restauration et de la mode. Le prestige de la France et de sa culture,nous a permis de trouver des emplois d’assistant photos au bout de quelques semaines. Ces premières années de 1967 à1970 furent un choc permanent tant ce monde était différent de celui du vieux continent et nous étions noyés en permanence dans une multitude d’événements artistiques, contestataires dont nous ne pouvions imaginer l’ampleur de ce phénomène tant cela paraissait normal à vivre au quotidien.
Et mëme si les excés de poudre blanche qui entrainerent les morts tragiques de Jimmy Hendrix de Janis Joplin et plus tard celle de Jim Morrison faisaient partie de l ‘ordre des choses, il fallait continuer à vivre pleinement et rechercher la perfection.
Chaque week end avait son lot de maifestations.
Contre la guerre du Vietnam, la colère gronde à Washington en novembre 69 et chaque week end à Manhattan
Contre le racisme et pour le droit des Noirs, les Black Panthers à Harlem
Pour la libéralisation de la drogue, be in à Central park
Pour l’avortement
Pour la reconnaissance de l’homosexualité
Pour la libération de la femme
Pour la liberté sexuelle…….
New York est une bouilloire en ébullition avec ses artistes, sa musique et sa créativité ; un vent de liberté traverse la ville d’Ouest en Est de Washington Square à l’East village.
La jeunesse, la fleur aux cheveux (some flowers in your hair)conteste l’impérialisme américain, la contre culture s’épanouit , la presse underground propose une nouvelle vision du monde.
Cette contre culture, apparue à l’université de Berkeley (Californie) est d’abord politique en faveur d’une démocratie représentative et libérale et par la suite à la recherche d’une nouvelle conception de la culture avec ses Maitres à penser :
ALLEN GINSBERG le contestataire
JACK KEROUAC et le sens du sacré
WILLIAM BURROUGHS et la drug culture
THIMOTHY LEARY le libérateur de l’inconscient par l’usage du LSD
Le mouvement hippie grandit dans un monde qui change au milieu d’une société figée. La jeunesse aspire à vivre autrement, les consciences s’éveillent avec la drogue, la musique, la vie communautaire, la spiritualité
1969,
Nixon arrive au pouvoir
Sortie du film Easy rider, symbole de liberté
En juin descente de police dans un bar homosexuel de Christopher street, bataille de rue avec la police puis création du Gay Liberation Front
en juillet premier pas sur la lune en direct sur écran géant à Central Park
en aout festival de musique de Woodstock
en septembre naissance d’Arpanet, l’ancêtre d’internet
et bien d’autres événements…
1970,
L’économie stagne, le crack et l’héroine inondent la ville, le crime, la prostitution, la violence explosent et des quartiers de Downtown deviennent dangereux.
Les entreprises en faillite abandonnent les ateliers et les entrepots du Lower East Side et de Soho. Artistes, poétes, écrivains, peintres, hippies, musiciens envahissent ces nouveaux locaux aux loyers très bas.
Le street art s’expose sur les murs de la ville et les wagons du metro.
Les lieux de la vie nocturne sur fond de musique de sexe et de drogue sont le reflet de cette nouvelle liberté et le foyer naissant d’une nouvelle culture qui prend possession de la ville.
La musique issue d’une population multi-ethnique, de la soul noire à la musique latino, du rock à la musique expérimentale fait le bonheur des Night-clubbers de
1978 à 1988,
Le punk voit le jour, le rock underground envahit le CBGB , un des clubs mythiques parmi d’autres, le Paradise garage, Max’s Kansas City, le Roxy, le Club 54, Limelight, la Danceteria, le Xenon, le Fun house, The Palladium …….
Ces clubs ont chacun leur propre musique leur folie et leur particularité.
Les barrières raciales, sociales et sexuelles disparaissent dans ces folles nuits au profit de la féte. Et cette vie nocturne disparaitra peu à peu avec l’apparition du Sida.
Pierre, moi et d’autres amis, ayant travaillés à New York ont vécus ces années de jeunesse avec bonheur et curiosité.
Les photos de Pierre Houlès, Vlaude Guillaumin, Isi Veleris, André Carrara, Steve Hiett, Michel Momy et Guy Bouchet témoignent de cette époque
EXPOSITION
Paris – New York 1967-1986
Hommage à Pierre Houlès
Du 8 avril au 5 mai 2015
Espace Miramar
Rue Pasteur
06400 Cannes
France
