A la suite d’une série de messages envoyés sur Internet demandant le retrait des photographies de Diane Ducruet présentées dans l’exposition L’intime comme illusion à la Galerie Catherine Houard, dont j’ai assuré le commissariat dans le cadre du Mois de la Photographie, nous avons dû effectivement décrocher un grand polyptique que cette artiste avait spécialement produit pour l’occasion.
Pour cette exposition, nous étions, ne l’oublions pas, très généreusement invités par Catherine Houard, qui n’a pas fait payer son espace et n’a pas souhaité, tout comme moi-même, prendre un pourcentage sur les ventes. Jean-François Camp, directeur général du Laboratoire Dupon, a, quant à lui, assuré toute la logistique du montage. Il semblait mal venu, en l’absence de sa propriétaire, d’exposer un lieu, gracieusement mis à notre disposition, à d’éventuelles interventions dont, vu le contexte actuel, il nous était difficile de connaître l’étendue. C’est sous cette pression que la décision de retirer la pièce a été prise, bien que celle-ci ait été accrochée au sous–sol de la galerie.
A la suite de cet événement qui a gâché, outre la cohérence de l’accrochage et la visibilité du travail de l’artiste, notre plaisir à tous, je souhaitais faire deux remarques qui me tiennent à coeur.
La première. Du roi qui tyrannisait ses sujets, nous passons peu à peu à des sujets qui deviennent à leur tour des rois. « Le roi c’est vous », disait dernièrement une publicité affichée dans le métro. Si il y a, hélas, encore de par le monde des milliers d’individus opprimés et laissés pour compte, il y en a d’autres qui, sous prétexte de dire “j’aime ou j’aime pas” comme on nous le propose automatiquement sur tous les sites, se permettent d’anéantir, sans aucune réflexion, le travail accompli par d’autres et de tyranniser, à leur tour, et les producteurs et les organisateurs d’événements culturels. Dans notre société actuelle, il est bien dommage qu’on n’apprenne pas plus à lire les images, à les comprendre et à communiquer : un échange ou un dialogue permettant bien souvent d’éviter des tempêtes inutiles.
La deuxième concerne ce qui reste pour moi l’essentiel : six photographes (1), avec qui j’ai eu le plaisir de faire équipe depuis presque un an et une très belle exposition, où il manque, hélas, un superbe polyptique. Alors allez voir rapidement leurs photographies à la galerie Catherine Houard, cet événement ne dure pas très longtemps. Diane Ducruet quant à elle, a un site, vous y découvrirez le passionnant travail qu’elle mène sur la famille depuis plus de quinze ans : www.dianeducruet.com.
Signature des catalogues des artistes le samedi 8 novembre à la galerie Catherine Houard de 14 h à 18 h, 15, rue Saint Benoit 75006 Paris.
Françoise Paviot
(1) Juliette Agnel, Carolle Benitah, Marie Docher, Diane Ducruet, Vincent Gouriou, Catherine Rebois et en « invitée » : Emma Riegert.
EXPOSITION
L’intime comme illusion
Juliette Agnel, Carolle Benitah, Marie Docher
Diane Ducruet, Vincent Gouriou, Catherine Rebois
Jusqu’au 8 novembre 2014
Galerie Catherine Houard
15, rue Saint Benoit
75006 Paris