Il y a 50 ans, les Beatles venaient à Paris pour donner une série de concert à l’Olympia. Ils choisissent de résider au Georges V. Harry Benson, qui suit leur tournée française, est omniprésent et immortalise le voyage. Pour fêter cet anniversaire, le Georges V organise jusqu’au 30 juin, dans le hall et en face du bar, une exposition rétrospective de ce voyage. A cette occasion, un livre a été édité.
Harry Benson commente ainsi chacune des images que nous publions:
« Une après-midi dans leur suite, comme il était trop tard pour sortir, mais trop tôt pour se préparer pour le concert, Ringo s’est assis au piano. Paul est arrivé, suivi par John. Alors qu’ils commençaient à jouer quelques notes, Ringo s’est mis en retrait. George est arrivé avec sa guitare. Petit à petit ils sont devenus sérieux, ils ne jouaient plus, ils composaient. Ils étaient totalement absorbés par ce qu’ils faisaient. J’étais devenu invisible. » [Photo: Beatles Composing Frame 14]
« Brian Epstein est venu dans leur suite un soir très tard après l’un des concerts à l’Olympia. Il leur a montré le télégramme qui disait que ‘I Want to Hold your Hands’ était numéro un en Amérique, et qu’ils allaient y faire une tournée et étaient invités à l’émission de télévision d’Ed Sullivan. Ils étaient surexcités. Il leur fallait libérer le surplus d’énergie accumulé après chaque concert. Je leur ai proposé une bataille de polochon, car John avait évoqué devant moi celle qu’ils avaient faite quelques jours plus tôt. Mais John a dit : « Ne sois pas ridicule, c’est puéril ». Il a pris Paul par surprise et l’a frappé avec un oreiller et ils ont commencé à s’amuser. C’est Paul qui s’est pris le plus de coups car les trois autres se sont acharnés sur lui. » [Photo: Pillow Fight, George V Hotel, 1964]
« On pouvait entendre la musique lorsqu’ils jouaient à Paris. Les cris assourdissants ne couvraient pas encore leurs voix. Plus tard, ils pouvaient chanter n’importe quoi, dire n’importe quoi sur scène, parce qu’après le premier accord, on n’entendait plus rien. Les Français n’avaient jamais rien entendu de pareil. Ils ne savaient pas quoi en penser. Cette musique ne ressemblait en rien à ce qu’ils connaissaient. Mais les Beatles se sont produits à l’Olympia pendant trois semaines et le phénomène s’amplifiait de jour en jour. A la fin, Paris était totalement conquis. Le monde s’ouvrait à eux. Tout le monde voulait les rencontrer. Une grande part de leur charme venait du fait qu’ils étaient ce que chacun rêvait d’être secrètement : jeunes, impertinents, drôles, insouciants et plein de talent ». [Photo: On Stage Paris]
« Il y avait dans le lobby du George V un buste de Napoléon. L’un des serveurs a dit à John qu’il ressemblait à Napoléon. Comme nous passions devant tous les jours, nous plaisantions sur la ressemblance entre John et Napoléon. J’ai demandé à John de poser devant le buste, non pas parce qu’il y avait la moindre ressemblance, mais parce-qu’ils avaient la même coupe de cheveux ! » [Photo: John as Napoleon]
« Un grand sac de lettres de fans était déposé dans leur suite au George V tous les jours et les Beatles s’asseyaient et lisaient les lettres en regardant les photos que les filles avaient jointes. Et qui selon vous avait le plus de lettres de fans ? Ringo ! » [Photo: Beatles Reading Fan Mail]
EXPOSITION
I feel fine
Harry Benson
Jusqu’au 30 juin 2014
Four Seasons Hôtel Georges V
31 Avenue George V
75008 Paris
France